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vendredi 17 août 2018

Roumanie, Moldavie, Bulgarie: Tours et détours jusqu'en Mer Noire (1/5)

Zéro photo, zéro kilomètre. Aujourd'hui, nous sommes sur une plage de la Mer Noire et les enfants profitent avec intensité de la plage et des vagues. Moi, je résiste comme je peux à ce repos forcé, je me lance ainsi dans la rédaction de ce carnet. Vous l'aurez compris, nous sommes partis en direction de l'est pour un nouveau périple intitulé « Roumanie, Moldavie et Bulgarie, tours et détours jusqu'en Mer Noire ».

16/07/18

Jour: 544 km  Total: 544 km

Le départ matinal initialement prévu a lieu à 14h00. Camion chargé, nous filons vers l'Allemagne. Reims, Metz puis Saarbrücken et finalement Mannheim où nous trouvons un petit parking sur lequel s'organise une partie de foot avec Yann, fils d'une famille allemande de passage.



17/07/18

Jour: 639 km  Total: 1183 km

Nous procédons comme à notre habitude : les premiers jours, le seul objectif est de rouler pour rejoindre le ou les pays convoités.
Après Nuremberg, le Friedensee est un lac, et comme partout en Allemagne, il est aménagé pour la baignade.




Nous y posons notre serviette après avoir parcouru 312 km. Le temps de se reposer, de glisser et de se faire piquer par des guêpes, nous reprenons la route de l'est.

21h30, nous rejoignons la magnifique abbaye de Melk en Autriche, aperçue en 2014. Le parking est spacieux, petite partie de foot nocturne et nous nous couchons après une journée de route un peu abrutissante.


18/07/18

Jour: 551 km  Total: 1734 km

Nous passons en Hongrie, contrôle de passeports. Comme je l'avais déjà constaté, le convoyage de voitures d'occasion de l'occident vers l'Europe orientale est incessant. Des fourgons plateau tractant une remorque transportant trois véhicules généralement.

Après 500 km d'autoroute, je n'en peux plus des camions. Notre fourgon est trop rapide pour la file de droite et trop lent pour la file de gauche. Je ne cesse de me rabattre pour laisser passer les voitures, espérant ne pas perdre mon élan dans les côtes.
Je quitte donc cette route épuisante et nous rejoignons Hortobagy, ville animée et touristique en bordure du Parc national du même nom.


Les jolies maisons bordant les chaussées sont carrées et nous imprègnent de cette ambiance caractéristique de l'Europe de l'Est.
Une glace, une bière et nous gagnons le Hara de Mata, lieu raffiné et paisible. Les cigognes ne s'y trompent pas.








Le parking est une immense étendue d'herbe, les mouches sont voraces et les petits difficiles à canaliser. Tout va bien...


19/07/18

Jour: 255 km   Total: 1987 km


Passage matinal en Roumanie après une deuxième contrôle de passeports.
Déjà, la première charrette.
La pause déjeuner à Satu Mare nous revigore.



Le voyage semble bel et bien commencer, puis nous prenons la direction de Sigheti Marmatei, ville importante du nord.

La route est sinueuse, l'orage menaçant, les sous-bois si denses, qu'il fait nuit en plein jour.
Les camions chargés peinent à atteindre les 20km/h, nous les doublons comme le font les roumains, en chevauchant la ligne blanche sans la moindre visibilité.



Nous posons le camion sur le parking d'une petite pension tenue par une dame charmante parlant un peu français. Nous sommes seuls, au cœur d'un verger, il n'y a qu'à tendre la main pour cueillir les prunes , le poires ou les pommes. Derrière la rivière, l'Ukraine.
Nous allons nous perdre à pied dans la cité.

 










Trois églises : l'une jamais terminée, l'autre témoin de l'ère soviétique et la dernière, récente, ornée d'un joli dôme doré.

De jolies façades austro-hongroises parfois décrépies, de nombreux magasins vendant des articles d'occasion, des mamies refaisant le monde au pied de leurs immeubles délabrés et des prix défiant toute concurrence complètent le tableau de cette ville à la fois austère mais agréable.

Pour résumer, lorsque nous achetons à une petite dame trois tomates et un concombre, on s'y sent bien. Les enfants qui se font offrir une sucette qu'ils ne méritent pas sont de cet avis.

20/07/18

Jour: 41 km  Total: 2028 km

A une vingtaine de kilomètres de Sighet, se trouve un lieu extraordinaire au nom paradoxal : le cimetière joyeux. La singularité de ce cimetière réside dans le fait que les sépultures sont ornées de peintures figuratives représentant la vie ou les circonstances de la mort des défunts. Il était mineur, elle était paysanne, elle est décédée sous les roues d'une voiture... Lieu émouvant et naïf à la fois, initié par un artisan décédé dans les années 70 dont le travail est toujours poursuivi par son apprenti.

















Sur le chemin du retour, nous achetons à l'aveuglette (n'ayant aucune langue commune) des petits pains fourrés au raisin et au fromage ou au jambon.

Après-midi détente et cueillette.

Promenade en ville et glace.



21/07/18


Jour: 133 km  Total: 2161 km

La journée est dédiée à la visite de plusieurs villages comportant pour la plupart d'anciennes églises en bois parfaitement conservées.



Si la priorité des enfants lorsqu'ils étaient plus jeunes était de jeter des cailloux dans l'eau, à 6 et 8 ans, ils sont désormais obnubilés par le fait de grimper.

A Desesti, l'église en bois récente leur permet de monter jusqu'au clocher à l'aide d'échelles en bois. Il me faudra insister, et disons-le, les menacer, pour qu'ils ne sonnent pas les cloches qui ameuteraient l'ensemble du village.





L'ancienne église (18ème siècle) les déçoit car on ne peut y monter mais elle nous séduit par ses peintures murales remarquables.





La pluie se met à tomber sur la route de Baia Sprie. Elle redouble une fois le patelin passé. Nous nous arrêtons à Cavenic, station de ski désertée en cette période estivale et nous y déjeunons dans un restaurant glauque et sombre mais succulent. 20 euros à 4, boissons et desserts compris. La pluie cesse.




Nous gagnons le village de Breb, annoncé par un portique en bois sculpté. Breb repose au fond d'une petite vallée. Le bitume s'arrête, nous continuons. La chaussée devenue piste se rétrécit et nous oblige à faire marche arrière. Je gare le camion et nous continuons à pied.


















Les cours des fermettes, les tas de foin mis à sécher, les poules qui gambadent en liberté... Tout est enchantement dans ce village. Évidemment, Breb possède son église en bois. On imagine l'enclavement d'un tel lieu lors des rudesses de l'hiver.

Budesti, Sarbi, Calinesti (câlin en roumain?), autant de villages, autant d'églises en bois... Elles font partie du paysage, il m’arrive de ne plus m'arrêter... Et les charrettes, chargées de foin ou de bois...






Retour à Sighet et cueillette.

En Roumanie, l'absence de pesticides donne du bio dans les assiettes. Fruits et légumes sont présents partout et en grande quantité et chacun cultive son petit potager pour subvenir à ses besoins élémentaires.

22/07/18

Jour: 187 km  Total: 2348 km

En ce dimanche (splendide hasard), le monastère de Barsana est pris d'assaut par les fidèles.

  

Cet ensemble religieux comprend, vous vous en doutez, une église en bois.
Les roumaines et les roumains, comme dans tous les villages des Maramures, se sont parés de leurs habits traditionnels, les femmes tout particulièrement. C'est dans une ambiance pieuse et recueillie que je photographie ces silhouettes et ces couleurs harmonieuses.


















Nous quittons la route principale. La route secondaire, plutôt bonne s'arrête subitement à une intersection et nous empruntons une piste louvoyant dans une forêt. 




Quelques kilomètres chaotiques nous emmènent à Botiza où nous faisons une halte-déjeuner dans l'enceinte d'un monastère. L'église en bois nous est ouverte par une none quelque peu étonnée de voir débarquer des français et des bambins qui courent sans relâche autour de l'édifice.


A Ieud, je photographie la plus ancienne église en bois de la région (début 17ème).



Tout le monde en a assez de rouler. Le Col de Prislop nous offre ainsi l'occasion d'une jolie randonnée.














Dans la descente, quantité de roms ont pris possession des rares espaces horizontaux. Dénigrés et mis au banc de la société, ils vivent dans des logements de fortune en bord de route et n'hésitent pas à occuper la chaussée pour organiser des parties de football.

La pluie se met à tomber. Nous passons la nuit sur le parking d'une pension tenue par un roumain, qui comme beaucoup de ses compatriotes, faisait du transport express entre l'ouest et l'est.
A ses dires, ces périples commerciaux sont moins lucratifs depuis que la Roumanie a intégré l'UE.
Le nombre de casses automobiles à l'entrée des villes est impressionnant. Je comprends où se réparent les voitures venues d'Europe de l'Ouest.

23/07/18


Jour: 156 km   Total: 2504 km

La route est pourrie ce matin. Le camion vibre, on ne s'entend pas. On n'entend pas non plus les garçons se chamailler.

Les paysages vallonnés et boisés de la Bucovine se succèdent. Dans la forêt, les bûcherons utilisent les chevaux pour sortir des sous-bois les troncs coupés.

Dans les villages traversés, les maisons peintes avec finesse ou sculptées se succèdent. La plupart sont fleuries. Belle ambiance.





Nous nous garons à un kilomètre du monastère de Sucevita (fin 16ème), distance que nous parcourons à pied.





Certains passants ou conducteurs, lorsque leur route les mène devant l'édifice, se signent.

Nous entrons. Les fresques, bien que soumises à l'épreuve du temps sont remarquables, les petits sont insupportables et abrègent, de fait notre visite.







J'ai tendance à faire confiance au GPS. La piste qu'il m'indique est raide, très raide. J'hésite à faire marche arrière. Je n'hésite plus lorsque des fils électriques se balançant à 2 mètres du sol nous empêchent le passage. Une trentaine de kilomètres de détour et nous atteignons Gura Humorului où nous mangeons une glace.




Quelques kilomètres de plus pour atteindre le monastère d'Humor (16ème). 



Nous nous garons sur le parking d'une petite pension et partons à pied pour une longue promenade à travers le village, escortés par des chiens calmes mais insistants. 














 
Au bout du bout du village, lorsque la piste s'enfonce profondément dans les bois, nous rencontrons un roumain en vacances, il travaille dans un abattoir à Limoges.

En début de soirée, c'est le monastère à proprement parlé que nous visitons. Il est tard, le guichet est fermé, le monastère ouvert, la visite est ainsi gratuite.







Retour à la nuit tombée, il se met à pleuvoir.

24/07/18

Jour: 356 km   Total: 2860 km


Émile vomit. Les draps sont maculés. Il se met à pleuvoir. Des événements prémonitoires qui annoncent une journée difficile.

2h30 de route, nous parvenons à Iasi. Petite zone piétonne, restaurant en terrasse, petit rayon de soleil. Et si nous passions une bonne journée finalement ?









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