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samedi 29 août 2020

Été Covid, Un ferry pour la Grèce (2/2)

Lire précédemment (Italie)

23/07/2020      Jour : 10 km      Total : 1782 km

Je parviens à me lever juste avant le lever du soleil. La mer est très calme, les passagers dormant sur le pont, à même le sol, ne sont pas encore réveillés.

 




 
 
Courte escale à Corfou.

Nous accostons à Igoumenitsa.. Le bateau se vide rapidement. En entrant dans le pays, les policiers grecs contrôlent le QR code généré par le formulaire obligatoire pour entrer dans le pays. Ce QR code doit déterminer de façon aléatoire si les passagers doivent subir un test Covid.


Nous y échappons et nous nous retrouvons très rapidement sur les routes grecques.

Pour nous remettre de ces cinq jours de voyage, nous nous posons dans un camping en bord de mer pour deux nuits.

Le camion est garé sur la plage, au pied des eucalyptus. Les enfants passent sept heures dans l'eau, nous, à peu près le même temps allongés sur des transats à boire des cafés.





 

24/07/2020      Jour : 0 km     Total 1782 km

Journée plage. Les enfants se chamaillent, nous peinons à trouver le repos...

 







25/07/2020      Jour : 182 km     Total: 1964 km

Je fais les pleins et vides du camion qui s'imposent et nous prenons la route des Zagorias, chaîne de montagne escarpée non loin de la frontière albanaise. Le voyage semble commencer aujourd'hui.


Dans ces montagnes isolées, les villages sont remarquables.

Difolo est tortueux et désert. On entend parfois, derrière les volets clos, le bruit étouffé d'une télévision. Sur notre table à l'ombre, une bière locale (Alpha), une salade grecque et une tarte au fromage. Autour de nous, des pics, des plateaux, des sommets.

 







Monodendri est un plus gros village. Il est situé aux portes du canyon de Vikos, canyon le plus profond d'Europe (1200m). Le monastère de Paraskevi est un frêle refuge accroché au dessus de parois vertigineuses.





Les villages sont merveilleux, la route est merveilleuse, étourdissante. 



Nous parvenons à Papingo, fabuleux village situé en bout de route, au bout du monde, au terme d'une montée ponctuée de virages très raides.

Route pour monter à Papingo

Les falaises abruptes dominent la petite citée. Promenade à la nuit tombante dans les ruelles pavées. Nous respirons, la chaleur suffocante a disparu à la faveur de l'altitude.














Nuit sur le petit parking à l'entrée du village.

26/07/2020     Jour : 156 km     Total : 2120 km

Direction sud-est, direction les Météores. Les Météores, ce sont ces monastères construits entre le 13ème et 16ème siècle, dressés sur des pics rocheux vertigineux.


C'est le site qui m'a donné envie de venir en Grèce.

 

La chaleur est revenue, suffocante. Nous trouvons un camping avec piscine pour les enfants. Le camping, la piscine et la petite ville de Kastraki sont vides. Le respect des gestes barrières n'est pas vraiment une contrainte.



Le tenancier du camping nous confie qu'il y a 85% de fréquentation en moins.

Les enfants sont difficiles, je les emmène pour une marche forcée au pied des pitons rocheux jusqu'à un petit monastère abandonné. Nous revenons rincés mais les enfants sont calmés.

 







La piscine est largement utilisée pour nous rafraîchir.

27/07/2020     Jour : 16 km     Total : 2136 km

Pas moins de 22 monastères ont été construits dans la région. Nous en avons sélectionné trois que nous nous apprêtons à explorer.

Sainte Trinité est à mon sens le plus impressionnant. Les escaliers sont taillés à même la roche, un petit téléphérique sommaire est utilisé par les hommes qui y travaillent, les moines y cultivent quelques tomates et courgettes... Un lieu idéal pour l'introspection et la communication avec les puissances divines...

Roussanou est tenu par des nones, c'est le seul où la présence est exclusivement féminine.

Enfin, le grand Météore, le plus grand, le plus visité, se gagne après une ascension de 300 marches. La vue sur les montagnes environnantes y est panoramique. Une fontaine d'eau potable nous sauve d'une déshydratation bien avancée.

 





















En un mot, les Météores, c'est merveilleux. Le regard y est partout happé par le vide.

Nous profitons à notre retour de la piscine et rencontrons deux français, Hayette et Daniel, accompagnés de leurs enfants Inès et Sami.

Nous sympathisons. Ils nous expliquent qu'ils sont arrivés ce matin par le bateau, qu'ils ont été testés au Covid et doivent s'autoconfiner en attendant les résultats.

Si le test est positif, ils seront mis en quatorzaine. Si le test est négatif, ils n'auront aucune nouvelle. Il leur faut donc patienter jusqu'au lendemain en espérant que le téléphone ne sonnera pas.

Depuis quelques temps, un bruit métallique se fait entendre au niveau de mes roues avant lorsque la route n'est pas de bonne qualité. Daniel, constatant ma nullité abyssale en matière de mécanique, démonte ma roue et m'indique que ce sont les étriers de frein qui ont du jeu, que le problème n'est pas grave. Me voilà (un peu) rassuré.

 

 Apéro avec Hayette et Daniel

28/07/2020     Jour : 195 km     Total : 2331 km

Le camion est stationné sous un arbre, la fenêtre est ouverte, j'avance d'un mètre. Le craquement qui se fait entendre indique que je viens de casser la baie vitrée. Je ramasse les morceaux, les scotche autant que possible puis je peste contre moi même, contre cet arbre et contre la terre entière.

Il ne faisait pas assez chaud, nous avons désormais une fenêtre condamnée !

Départ pour la péninsule du Pélion.

 

A Volos, la route rejoint puis quitte la mer jusqu'au village de Makrinitsa, un belvédère fait de murs blancs et de toits de lauze, situé à 600 m d'altitude.

Tout comme dans les autres villages traversés, la place principale est très accueillante. Un restaurant ombragé, une jolie église et à Makrinitsa, une vue panoramique.











La chaleur et les rayons du soleil sont réverbérés par les murs d'un blanc étincelant. Nous sommes irradiés.

Les lacets nous mènent sur les bords de la Mer Égée, à Agios Loanni. La végétation est luxuriante, les montagnes vertes plongent dans la mer. Il règne une ambiance quasi tropicale.

La plage est agréable, l'eau est translucide, tout va bien. 


Les enfants se battent, retour express au camion.

29/07/2020      Jour : 0 km     Total : 2331 km

Trois kilomètres à pied jusqu'à la plage de Damouchari, petit écrin translucide bordé par de hautes falaises.

Snorkelling et saut depuis les rochers dans une eau d'une pureté incroyable.



Retour au camping, temps calme puis promenade suffocante dans la station balnéaire d'Agios Loanni, animée et familiale. 




30/07/2020     Jour 258 km     Total : 2589 km

On s'habitue à tout, même au chant des cigales. Omniprésent, on finit par ne plus l'entendre. Ce matin, elles font un vacarme assourdissant.

J'ai toujours l'impression qu'il y a un souci sur ma direction. Les routes sont sinueuses et les presque trois tonnes du camion peinent dans les virages.

Les bancs sont bien placés sur les routes grecques. Ils sont situés dans des virages qui offrent des vues exceptionnelles. Si je rate le prochain, les deux petits vieux qui y sont assis seront aux premières loges.

A Volos, je m'arrête dans un garage. Ne disposant pas d'un pont suffisamment costaud, l'employé appelle un collègue et emprunte mon téléphone pour m’indiquer l'adresse.

Le garagiste m'attend, rentre le camion dans l'atelier et passe une heure à faire toutes les vérifications nécessaires. Il démonte, teste, remonte et m'explique dans une langue quelque part entre le grec, l'anglais et l'allemand.

 

Verdict : pas de soucis particulier. 10 euros la révision...

Nous cuisons littéralement derrière le pare-brise du camion. L'eau s'est transformée en thé, il n'y plus d'air...

Il y a une petite ambiance western dans cette partie de la Grèce. Les villages sont déserts, un vent fort charrie de la poussière, les camions de pompiers sont stationnés à l'ombre en attente d'une alerte (les incendies font rage dans le sud du Péloponnèse)...

Nous n'avons plus la force de nous parler.

Il nous faut trouver, aux environs de Delphes, un camping avec piscine.

La route est extraordinaire, les oliviers bordent la route par milliers. Elle s'élève au dessus du golfe de Corinthe et nous mène à un petit camping vide avec piscine, dominant un paysage sans limite. Extraordinaire.

 










Nous dormons toutes fenêtres et portes ouvertes, il n'y a pas d'air.

Habituellement, nous préférons dormir dans la nature ou dans les villages, mais pour le moment, c'est exclu. La chaleur nocturne nous oblige à laisser tout ouvert, et donc à passer la nuit en camping.

31/07/2020      Jour : 173 km     Total : 2762 km

Nous visitons le site de Delphes, situé au pied du Mont Parnasse et considéré comme le centre du monde grec ancien (-600 à – 400).

 

Le site est formidable et s'inscrit dans un cadre majestueux. De plus, l'absence des touristes, Covid oblige, sublime le lieu. Le théâtre et le stade sont remarquables. 







 
 
 




 La visite du musée est passionnante, même pour les visiteurs ignorants de l'histoire grecque que nous sommes. Elle permet également, pour la première fois depuis notre arrivée en Grèce, de profiter de la climatisation. Le masque est obligatoire, première fois également.

 









Coup de téléphone, Daniel, rencontré aux Météores, a vu mon camion. Nous nous retrouvons et allons déjeuner tous ensemble, l'occasion d'un moment joyeux et convivial.

Nous prenons la route pour Athènes. Mon téléphone s'éteint, la limite de température d'utilisation est dépassée. Il doit faire 60 °c dans le camion.




Nous rêvons d'une douche froide. A Athènes, le seul camping de la ville est fermé.

Je trouve un parking situé au pied de l'Acropole. A défaut d'une douche, nous pourrons visiter la ville à pied.

Direction l'Acropole dominant Athènes. Outre les temples impressionnants, la colline permet de rendre compte de l'étendue de la ville éclairée par le soleil couchant. Très peu de monde encore une fois. A peine une vingtaine de visiteurs.

 
















 

Nous quittons le site et allons diner dans le quartier animé de Plaka. 





 

J'abuse un peu sur la Mythos, bière locale très rafraîchissante et nous rejoignons notre petit parking en empruntant des artères animées.

 



 Un concert à lieu dans l’amphithéâtre au pied de l'Acropole. Jusqu'à deux heures du matin, nous sommes enivrés par la musique et les lumières, accablés par la chaleur insupportable qui nous empêche de dormir.


La chaleur, nous la connaissons, nous la supportons. Dans un voyage classique, avec une chambre d'hôtel par exemple, il est toujours possible de se mettre au frais entre 13 et 15h00 par exemple.

Dans notre cas, nous sommes sous la tôle.  La carlingue et le pare-brise amplifient et retiennent la chaleur jusque tard dans la nuit.

L'instant est magique et dramatique... J'attends de sombrer d'épuisement, c'est chose faite à trois heures du matin, juste après avoir fermé la porte dans un dernier éclair de lucidité.

01/08/2020     Jour : 148 km     Total : 2910 km

La porte du camion est orientée plein est. Il est 7h00 du matin, nous suons déjà à grosses gouttes. Petit café dans le troquet du coin et nous partons à pied et à la fraîche (!) explorer Athènes.


Je casse une tong. Après un kilomètre pied nu, je m'en achète une nouvelle paire dans le quartier de Monastiraki à peine réveillé. S'en suivent 8 kilomètres de randonnée pédestre et urbaine dans les rues d'Athènes. 




Nous gagnons le marché central.






Sur la place Syntagma se trouve le parlement et ses gardes. Ils ne bougent pas un cil et un militaire les rhabille et leur éponge la sueur à intervalles réguliers.




Nous traversons le magnifique parc central d'Athènes et rejoignons le stade olympique des premiers jeux Olympiques modernes. L’édifice de marbre blanc compte 60 000 places. Il est midi, il fait 40 °c.







Nous mangeons un bout pour reprendre force et esprits et pour envisager la suite de l'itinéraire.

Nous prenons la route du Péloponnèse. En ce 1er août, pas mal de monde sur la route et un bel embouteillage en plein cagnard.

Nous passons le canal de Corinthe qui transforme le Péloponnèse en île, je regrette de ne pas m'être arrêté.

Nous trouvons un grand camping surpeuplé. Le camion est garé sur la plage, pratique pour surveiller nos bambins.

 




 
 

 

Nous passons la fin d'après-midi à plonger, à chercher une cité antique sous-marine que nous ne trouverons pas.

02/08/2020     Jour : 135 km     Total : 3045 km

J'ai lu sur internet que l'île d'Hydra abrite l'un des plus beaux ports de Grèce. Il est indiqué également que la cité est envahie l'été. C'est certainement la bonne année pour y accoster. Pour cause de Covid, la Grèce est vidée des touristes étrangers.

Au village de Metochi, partent les bateaux pour Hydra.

Les routes sont une nouvelle fois vertigineuses. Elles deviennent de plus en plus étroites à mesure que nous avançons. Aucun panneau, aucune indication. Le gps nous mène à l'embarcadère situé au bout de la route, au bout du monde.



A peine le temps de garer le camion, nous prenons les tickets et embarquons.

20 minutes de navigation. Le masque est bien plus présent sur l'île que sur le continent.


Les images parlent d'elles même, le lieu est très beau, très peu de monde dès lors que l'on s'éloigne des quais. Aucune voiture sur l'île, on se déplace à pied, on transporte en charrette à bras et à dos de mule.




















Formidable baignade dans une crique. Le ciel s'assombrit déjà. Nous reprenons le bateau puis reprenons la route.

 



























Au delà des montagnes fumées et flammes obscurcissent le ciel.

Nous ressentons le besoin de nous poser quelques jours. Notre choix se porte sur un petit camping au sud de Nauplie, un petit camping familial pieds dans l'eau. 

 


03/08/2020      Jour : 0 km     Total : 3045 km

Comme convenu, journée plage.

Au petit matin, un pêcheur vient vendre ses poissons en direct sur la plage.

 

Un yacht immense, le plus gros jamais vu, vient mouiller au large de la plage.

Je fais quelques recherches sur internet, il s'agit du yacht de la famille Al Thani, celui de l'ex premier ministre du Qatar précisément. Pour ceux qui nous connaissent, vous comprenez la résonance toute particulière de ce nom.

04/08/2020     Jour : 81 km     Total : 3126 km


Plage, plage, plage.

Vers 16h00, tout de même, j'ai des fourmis dans les jambes.

Nous filons visiter Epidaure et son célèbre et impressionnant théâtre antique (4ème siècle avant jc).

Le site, comme d'habitude, est vide de touristes. L'immense parking informe tout de même sur la fréquentation habituelle des lieux.

Excepté le théâtre, exceptionnel, les pierres ne m'impressionnent pas beaucoup.

 





 Nous finissons la journée à Nauplie, jolie cité en bord de mer.

















 05/08/2020      Jour : 227 km     3353 km

Direction Sparte, plus précisément Mystra fondée par les francs au 13ème siècle et abandonnée par la suite.

 

 


C'est donc dans la cité en ruine que l'on déambule, que l'on randonne tellement le site est vaste.

Merveilleuse visite et grande chaleur...

 























Nous reprenons la route, achetons, comme tous les jours, quelques fruits et légumes sur le bord de la route. Les paysans vendent en direct leurs légumes et posent des morceaux de pastèque en bord de route sur une centaine de mètres pour signaler leur échoppe.

 

Nous arrivons à Monemvasia.

  

Nous posons nos roues en bord de plage mais le parking est trop incliné. Nous changeons pour un parking situé en centre ville.

Finalement, nous y croisons un couple qui nous conseille et nous emmène jusqu'au port pour passer la nuit. Le lieu est idéal, calme et éclairé. Nous sommes à l'extrême sud-est du Péloponnèse.

 








06/08/2020      Jour : 43 km     Total : 3396 km

A partir d'aujourd'hui est décrétée en Grèce la semaine de prise de conscience à propos du Covid.

Très largement épargné par virus, le pays voit ses cas grimper. A partir d'aujourd'hui, le masque est obligatoire dans tous les lieux clos, nous le voyons désormais partout.

Le réveil se fait en douceur sur le port, accompagné par les bateaux de pêche qui vont et viennent.




Une grosse tortue marine nous montre sa tête au pied du camion.

Monemvasia est un charmant village portuaire situé au pied d'un immense rocher formant une presqu'île. La particularité de ce rocher est qu'il cache une ville ancienne, blottie sur sa face sud-est. Cette dernière est donc invisible de la côte.

La ville ancienne de Monemvasia (à partir du 13 ème siècle) est extraordinaire, accrochée à la montagne, construite sur les flancs abrupts du roc. Les murs racontent l'histoire byzantine, ottomane et vénitienne.

























Elafonisos est une petite île située à une quarantaine de kilomètres de Monemvasia.

Elle abrite parait-il la plus belle plage de la Méditerranée. C'est parti !

La route est vertigineuse. Faux-pas interdit. Comme toujours, elle est bordée d'arbres fruitiers (citronniers, orangers, oliviers, pruniers) par milliers. Les nombreux autels qui jalonnent les routes grecques rappellent le souvenir des gens qui y sont décédés. La mortalité sur route en Grèce est la plus élevée d'Europe.



Effectivement, les lignes blanches n'y sont pas respectées et le port du casque, bien qu'obligatoire, est rare. Rien d'étonnant.

Le petit bac qui permet d'accéder à l'île peut embarquer une cinquantaine de voitures.

Il est plein. L'eau est tellement transparente que l'on a l'impression que l’embarcation est posée au fond de la mer.



Un seul camping, l'horreur.

Immense, envahi par des groupes de jeunes (et merde, j'ai 40 ans) qui festoient bruyamment...

En tous cas, pas notre tasse de thé.

La plage, elle aussi est surpeuplée.

1500 mètres nous séparent de cette jolie bande de sable réputée. J'ai l'impression qu'au loin, il y a beaucoup moins de monde. Nous démontons le camp balnéaire (composé de serviettes et de parasols) en nous nous engageons dans une randonnée aquatique pour rejoindre la dite plage.

Il faut reconnaître, qu'une fois arrivés, la population n'est plus la même, elle est plus détendue et moins dense. La double plage que l'on peut observer du haut d'une colline est superbe. Nous passons notre temps à plonger pour observer les fonds. L'eau est d'une clareté exceptionnelle. Il n'y a qu'aux Philippines que j'ai vu pareille eau. Une piscine géante.

 










Ma femme fait les comptes, on a loupé quelque chose. On n'a plus d'argent. Nous avons flambé en début de voyage, désormais, nous devons éviter campings, restaurants et petits plaisirs, sinon, nous ne pourrons pas remonter sur Paris. Restriction budgétaire drastique !

Les campings étaient indispensables en début de voyage, les températures dépassaient chaque jour 40°c. Maintenant qu'il ne fait plus que 34-35°c, nous dormirons en sauvage. J'avoue que c'est davantage ma conception du voyage en fourgon...

La soirée bat son plein dans le camping, nous sommes épuisés, pas de soucis pour nous endormir.

07/08/2020     Jour : 134 km     Total : 3530 km

Cap vers la Péninsule du Magne.

 





Pause pique-nique (restrictions budgétaires obligent) près d'un petit port. Impossible de trouver de l'ombre dans cette région aride. Nous n'avons plus d'eau, la chaleur est revenue, les enfants glissent et tombent dans le port... 


Sur les routes, nous croisons souvent des pick-up surmontés d'un haut-parleur, chargés de fruits et de légumes

Sur la route, nous croisons encore pompiers et canadairs. La sécheresse extrême, les températures élevées et le vent omniprésent favorisent les incendies spontanés.

 

Je trouve un bel emplacement pour la nuit sur le port de Kotronas.

 

Une jolie baie entourée de montagnes cernant une petite plage avec douche. Tous les éléments pour un bivouac sont réunis.

 





Le vent souffle, il nous apporte de l'air et un peu de répit.

Un type nous propose d'utiliser le tuyau du port pour remplir le camion.

Après-midi plage.

En début de soirée, la jetée d'une centaine de mètres de long est le lieu de sortie pour les habitants du village.

08/08/2020      Jour : 89 km      Total : 3619 km

 


L'attraction matinale est la mise à l'eau d'un bateau à l'aide d'une grue. Un attroupement s'est formé à proximité du camion. Évidemment, nous sommes invités à profiter de l’événement.

Nous faisons le plein d'eau et reprenons la route vers le sud, vers Porto Kagio, village le plus méridional de Grèce continentale.

La route est extrêmement sinueuse et accidentée. Je roule à 30 km/h, rarement plus.

Les villages sont superbes, l'eau limpide.

 










Porto Kagio, anse naturelle...

  

 







 Nous partons pour une petite randonnée de 4-5 km en direction du phare de Tenaro qui marque la pointe sud du pays. Gaspard et Anne-Gaëlle me font faux bond après 30 minutes de marche, Émile veut que nous fassions demi-tour une fois le phare en vue. 






Les paysages sont désolés et d'une aridité remarquable. Seuls quelques chardons géants parviennent à s'extraire de la terre.

C'est ici que se trouve également la fosse la plus profonde de Méditerranée, un gouffre de près de 5000 mètres.

Au fil de la route, nous enchaînons les villages.

Vathia, village en partie en ruine (mais habité) est suspendu au dessus de la mer. Tout le monde est fatigué, à mon grand regret, pas de visite.

 







Gerolimenas, petite station balnéaire où nous pique-niquons à l'ombre d'un grand mur de pierre.

 Le village de Limeni est un spot formidable. 

 

Un joli village de pierre, une jetée de laquelle on peut sauter dans une eau transparente peuplée de poissons multicolores, une baie cernée par les montagnes.

Bref, nous trouvons une place de parking en bord d'eau, nous utiliserons la douchette du camion pour nous rincer.

 















09/08/2020     Jour : 229 km      Total : 3848 km

Nuit formidable, bercés par le clapotis des vagues.

Pause pique-nique.


Nous nous sommes gardés 24 euros pour payer le billet d'entrée pour le site d'Olympie.

 

Quelques foulées sur le stade et la visite des vestiges nous comblent. C'est, je crois, le site que j'ai préféré visiter. Plus concret, plus facile de se projeter.

 













 Le site, comme tous les autres, est désert, et, comme à Delphes, la climatisation du musée nous fait du bien. Les vestiges et en particulier les pliures de pierre présentes sur les statues sont remarquables.

 








Le port de Katakolon est désert en plein après-midi. Comme partout en Grèce, il commence à s'animer en début de soirée, se transformant même ici en marée humaine.

 

Notre petit camion, garé sur le quai, ne semble gêner personne. 






Les enfants passent leur soirée à pêcher des oursins.

10/08/2020     Jour : 25 km      Total : 3873 km

La journée commence par une petite pêche d'oursins, puis, grand luxe, un camping, une plage et une vraie douche !


La ventilation du camion rend l'âme. Plus un souffle...

11/08/2020     Jour : 234 km      Total : 4107 km

Journée de transition.

Nous évitons les péages et prenons les petites routes.

20 euros de péage de pont non prévus... Ce dernier nous permet de quitter officiellement le Péloponnèse.

 

Nous posons nos roues au bout de la route sur le petit port de Mpoukka.

 

L'animation gagne peu à peu ce village rustique et hospitalier et notre petit endroit tranquille se transforme en lieu de rencontre des jeunes locaux. 












 






Un homme se gare à côté du camion et vient me demander si sa voiture ne dérange pas... Le monde à l'envers, l'hospitalité grecque.

12/08/2020     Jour : 139 km      Total : 4246 km


 Sur la route

Nous visitons Parga, jolie petite ville abritée dans une baie. Habituellement envahie par les anglais, la ville est très calme, hormis les stigmates visibles d'une activité touristique habituellement intense.

 

 





Nous passons la nuit sur une jolie plage, à l'ombre des eucalyptus.




Aujourd'hui, un décret a été publié en Italie. Face à l'augmentation des cas de Covid dans le pays, tests et quatorzaine obligatoires pour les voyageurs revenant de Grèce dans certaines régions italiennes (dont celle d'Emilie-Romagne que nous devons traverser). J'espère que nous ne serons pas bloqués.

13/08/2020     Jour : 54 km      Total : 4300 km

De retour à Igoumenitsa, notre périple grec touche à sa fin. Notre bateau pour l'Italie doit partir dans la nuit du 14 au 15 août.

Le décret publié en Italie est étendu à tout le pays. Nous devrions être testés à notre arrivée. J'imagine le cauchemar d'une quatorzaine à quatre dans une chambre d'hôtel...

Journée plage et confection de radeaux.

 


Pluie d'étoiles filantes.

14/08/2020     Jour : 8 km     Total 4308 km

L'Angleterre impose une quarantaine à tous les voyageurs revenant de France. La situation se tend en Europe.

J'appelle l'ambassade de France à Rome qui ne peut pas me donner d'informations précises : « Ca change toutes les heures, pour un transit, ça devrait passer, vous avez 36 heures pour quitter l'Italie. »

J'appelle la compagnie de ferrys dans la foulée, il y a de la place dans le bateau de ce soir.

Il est 17h00, nous plions bagage, prise de température pour chaque passager, le bateau prend la mer à 21h00, nous quittons la Grèce.






Moins de 300 passagers pour une capacité de 2300. Les mesures sanitaires se sont considérablement renforcées depuis l'aller.

15/08/2020      Jour : 532 km      Total 4840 km

Débarquement à l'heure à 13h30, aucun contrôle, nous filons sur les autoroutes italiennes direction la France.

Nous dormons sur le port de Varraze après avoir emprunté l'autoroute des fleurs, à l'ouest de Gènes. Toujours cette alternance impressionnante de ponts et de tunnels. Nous sommes à 150 km de Nice où nous devons retrouver mes parents. Les enfants sont impatients de visiter l'appartement qu'ils ont acheté l'année dernière.

 

 
 

Une nouvelle fois, des jeunes sont rassemblés ce samedi soir. J'aurais claqué ce Dany qui passe sa soirée à s'alcooliser et à beugler. Vers deux heures du matin, le lieu retrouve son calme et nous pouvons enfin dormir.

16/08/2020     Jour : 160 km     Total 5000 km

Nous parcourons rapidement les 150 km qui nous séparent de Nice. Le port de Nice accepte que les camping-cars y passent la nuit. Nous y retrouvons mes parents et passons la journée à arpenter les rues de Nice. 

 

L'appareil photo m'étant désormais interdit (par ma femme), je ne vous livrerai pas d'images mais la ville que j'ai connue il y a fort longtemps est toujours aussi merveilleuse. Mes parents prennent les enfants pour la nuit après un restaurant gargantuesque. C'est donc à deux que nous retrouvons le camion stationné sur les quais.

 

Chaleur étouffante, nous nous endormons vers 2h00 du matin.

17/08/2020     Jour : 493 km     Total : 5493 km

Petit café en terrasse tous les deux, sans gamins dans les pattes...

Les comptes sont à sec, nous reprenons la route pour Paris par les nationales et départementales.

Jusqu'à Grenoble, 7 heures de route pour parcourir 300 km...

Fort heureusement, les paysages sur la route Napoléon sont superbes.

Nous passons la nuit sur un parking au nord-ouest de Lyon, sous le paisible village de Saint Forgeux.

 

 
 


18/08/2020     Jour : 423 km     Total : 5916 km

N7/A77/N7, nous sommes de retour chez nous en région parisienne ! La reprise de l'épidémie est désormais généralisée dans toute l'Europe, nous sortons (contraints) de notre parenthèse enchantée.


3 commentaires:

  1. Merci pour ce compte rendu sympathique accompagné de belles photos qui m'a rappelé notre escapade de 2005 avec un circuit presque similaire.
    Ah, les Météores, les oliviers près de Delphes, etc....
    Un excellent souvenir.
    Bonne continuation
    Claude

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  2. Merveilleuse Grèce! Des photos superbes et variées, des commentaires nourris et vivants: je suis partie en voyage et ai parcouru les 1782 kilomètres à travers ce récit plein- oh combien!- de chaleur-...et riche en découvertes.

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  3. Merci beaucoup Claude et Marie pour vos commentaires,

    Pierre

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