Bienvenue sur world-blogueur.com ! Ce blog rassemble les récits et photos de mes périples et expériences près d'ici ou à travers le monde. Des voyages à vélo, en bus, en train, sac à dos, en fourgon, en famille, en montagne ou tout au nord... Consultez également ma bibliothèque qui rassemble mes comptes-rendus de lecture, et inscrivez-vous à la newsletter afin d'être informé des dernières mises à jour. Bonne route...

mercredi 23 août 2006

Inde - Pakistan, 40 jours ailleurs... (3/3)


26/07/2006

Nous partons vers midi à la gare ferroviaire, où nous devons prendre le train pour Jaipur . Il part à 14h15, impossible de savoir à quelle heure il arrive précisément. Il y a bien un gars à Dharamsalah qui avait tapoté sur son pc et nous avait dit qu' il mettait environ 7 heures, ce qui nous ferait arriver vers 21h30...
Nous arrivons à la gare, nous nous asseyons sur un muret. Un attroupement d'hommes se constitue autour de nous. Ils semblent intrigués. Je pensais que le fait que nous soyons étrangers retenait leur attention. Mais non, ils sont intrigués, tels de grands gamins par ma montre. Ils sont plantés devant nous, et enfin, l'un d'eux ose me demander l'heure. Un " ouahhhhhhh " collectif et il y a une dizaine de types qui se poussent pour observer ma montre. Nous discutons un quart d'heure, ils nous apprennent que le train devrait arriver vers 8h00... du matin. Nous allons sur le quai, nous rencontrons un anglais qui nous informe qu'il devrait arriver vers 9h00... du matin également. Cette fois c'est sûr, nous risquons de passer la nuit sur les rails.
Le train arrive, nous y montons. Les wagons sont assez bien agencés, même en deuxième classe (où nous étions). Ce sont des trains à banquettes rabattables qui se transforment en couchettes, un peu comme les trains en France. La comparaison s'arrête là. Les portes restent grandes ouvertes pendant tout le trajet, des gamins pieds nus montent et descendent en marche, les fenêtres restent ouvertes également. La promiscuité ne dérange personne. Tout le monde met ses pieds n'importe où, le sol est jonché de détritus, on se fait passer un saladier, tout le monde prend à pleine main des poignées de riz. Dans notre compartiment, un type étend tout son linge. Il prétend dur comme fer parler anglais et pendant une heure il me parle. En une heure, j'ai reconnu deux mots : " very beautiful " ou plutôt "vely boutiful". Accompagné de deux dames, ils sont néanmoins charmants, nous offrent à manger, surveillent nos affaires. Les femmes s'étonnent qu'Anne Gaëlle ne porte pas de bijoux, elles nous montrent fièrement leurs bagues et boucles d'oreilles...
Nous parvenons tout de même à nous endormir...

27/07/2006

Arrivée à Jaipur, 9h30... du matin.



Fort heureusement, il s agissait d'un train express (20h pour 823 km). Nous avons néanmoins dormi quelques heures. Nous prenons un Rickshaw jusqu' à l'hôtel. Le programme de la journée ne sera pas trop contraignant: se doucher / manger / dormir / internet / manger / dormir... Demain, on visite, c'est promis !

28/07/2006

Nous partons de l'hôtel vers 11h00, plan en main, bien décidés à découvrir les merveilles de la vieille ville. Nous finissons par nous perdre. Nous prenons un pousse-pousse dont le chauffeur semble connaître aussi bien la ville que moi... Il nous dépose à la porte de la vieille ville et nous continuons à pied.


Jaipur est la capitale du Rajasthan, région désertique à l'ouest de l'Inde. Cependant, la mousson touche chaque année Jaipur et semble y arrêter sa course vers l'ouest. 3 millions d'habitants, ville polluée et agitée, ville moderne parfois, pauvre souvent et terriblement miséreuse à certains coins de rue.









La misère semble être parfois moins visible dans les campagnes, parfois peut être, on pense s'y habituer. Souvent, elle vous rappelle à l'ordre. Le Rajasthan est célèbre pour la beauté de ses palais, fruit de la richesse et de la folie des maharajas. Mais au coin d'une rue, des gens n'ont rien. Rien au sens propre du terme. Des familles vivent sur des trottoirs, allongées à même le sol. Des familles, un père, une mère, qui élèvent leurs gamins, les lavent avec une bouteille d'eau, leur font des câlins et semblent ne pas avoir la force de mendier quelques roupies. Ce qui est difficile en Inde, plus que la misère (que je ne minimise pas !), ce sont les contrastes. Un palais somptueux, et à 50 m, des familles qui se sont octroyées deux mètres carrés de trottoir. 50 mètres les séparent, 50 mètres pour passer d'un monde à l'autre, 50 mètres qui en sont des milliards... Pour nous, 50 mètres, c'est 50 mètres, et ce ne sont pas les 5 roupies que l'on donne de temps à autre qui allègent notre conscience...
Nous entrons dans le City Palace, un palais emprunt d'influence Mogohl et Rajahstanie. Il commence à pleuvoir, nous prenons un rickshaw.
Kumal notre chauffeur, parle anglais et un peu français, il nous parle de Toulouse, l'autre ville rose... Il nous dépose déjeuner et nous l'embauchons pour nous conduire au Fort d'Amer, à 11 km de Jaipur. Sur la route qui nous y mène, nous croisons un nombre incalculable d'éléphants. Le fort d'Amer est un immense édifice accroché à la montagne, dominant les collines environnantes...



Nous y déambulons, entre escaliers, arches, porches, sombres couloirs, cours et jardins intérieurs. Il est doté de multiples passages. J'observe scrupuleusement le chemin emprunté, puis au bout d'une heure, nous décidons de faire demi-tour, de peur de ne pas retrouver la sortie... Encore une fois, les rencontres sont très amicales, on nous serre la main, on veut figurer sur nos photos...








Nous retournons à Jaipur et passons devant le Water Palace, mirage surgit au milieu du lac.



Kumal nous apprend que se déroule à 17h00, le Deej festival, festival qui célèbre l'arrivée de la mousson. Nous assistons à quelques danses, mais Kumal nous emmène, nous promettant une place de choix pour assister à la parade qui rassemblera chanteurs, danseurs, musiciens, éléphants et dromadaires.


Une entrée gardée par des militaires, un escalier et une immense terrasse en longueur, couverte de tapis verts sur lesquels sont disposes quantité de chaises. Effectivement, cette tribune domine la rue principale. La rue est bondée, les gens sont montés sur les toits, les balcons et s'alignent sur les trottoirs.
Nous comprenons assez vite que les critères pour accéder à cette terrasse sont binaires : tu es blanc tu montes, tu es indien, tu restes dans la rue...
Nous découvrons ce à quoi nous avions échappé auparavant: le tourisme de masse et ses effets pervers, cloîtrés, parqués, comme pour mieux se protéger. Se protéger de quoi ? De la misère, des agressions, de la saleté ? Se protéger des gens, des rencontres, des échanges ? Se fondre dans la masse ou dominer la foule ? Je ne m'étendrai pas trop sur ce sujet, mais nous ne voulons pas de cette tribune présidentielle. Nous redescendons, nous nous noyons dans la foule, et soulagés, profitons de cette belle fête.













Toujours et encore, on nous aborde, ou on se plante devant nous sans rien dire, juste par curiosité... Nous engageons donc la conversation... " Everybody on the picture "... Un énième photo de groupe.
 
29/07/2006

Repos et internet, telles sont les missions que nous avons à accomplir aujourd'hui . Nous partons ce soir en train pour Jodhpur .
Une heure de retard, mais nous arrivons vers 0h00.



Nous empruntons la passerelle et tentons d'éviter tant bien que mal les gens qui faute d'avoir un toit, préfèrent passer la nuit sur les quais...

30/07/2006

5h00 du matin, je me lève, Anne Gaëlle me prévient, une grosse bestiole traîne dans la salle de bain. Effectivement un énorme insecte faisant 4 bons centimètres (sans les pattes), se précipite dans la chambre. Nous l'avons cherché pendant une heure, sans pouvoir le retrouver.
Lever 11h00, nous avons mal dormi. Nous prenons un petit déjeuner sur le toit de la Guesthouse où nous logeons. Nous sommes au pied de la forteresse de Jodhpur, et du toit, nous surplombons toute la vieille ville et ses toits bleus. Il fait chaud, très chaud...



Nous prenons un rickshaw qui nous emmène au Mehrangarh Fort, le fort de Jodhpur, toujours propriété du Maharaja du même nom. Il est accroché à la montagne et domine du haut de ses 125 mètres, le tumulte de la ville bleue. Nous déambulons sur ses remparts, passons les portes, visitons les pièces .




A chaque fenêtre, à chaque créneau, la vue est sans limite. L'air y est par ailleurs plus frais que dans les ruelles tourmentées de la vieille ville.



Nous rejoignons à pied le Jaswant Thada, un palais de marbre blanc, hommage à un défunt Maharaja.





Nous redescendons en ville, nous sommes fatigués aujourd'hui. Nous allons profiter de la fraîcheur de la chambre et réservons la visite de la ville à demain.

31/07/2006

Anne Gaëlle est malade ce matin, petite journée en perspective. Pendant le petit déjeuner, nous rencontrons un indien qui pratique la réflexologie. Nous prenons rendez-vous  le soir même. Nous participons à une dégustation olfactive chez un marchand d'épices, puis nous rentrons. Je pars me promener dans la vieille ville et ses ruelles tumultueuses dominées par le fort, m' égare dans le marché aux mille odeurs, aux mille couleurs.








18h00, Ashok tape à la porte... 45 minutes de réflexologie et 45 minutes de massage. Anne Gaëlle va mieux !

01/08/2006

Comme depuis trois nuits, nous avons mal dormi. Le ventilateur qui tourne au dessus de notre tête fait un bruit monstre... Anne Gaëlle va mieux. Nous partons à 11h00, en bus, pour Jaisalmer , continuant ainsi notre course vers l'ouest. Le patron de notre hôtel nous propose de nous emmener au terminal de bus. Il ne semble pas être le roi de l'organisation, alors que nous attendons ensemble sur un trottoir, nous l'abandonnons et prenons un rickshaw.
Jaisalmer est l'une des cités les plus à l'ouest d'Inde, en plein désert du Thar, un désert de type saharien. Effectivement, sur la route, le sable fait son apparition, le vent également, et la chaleur surtout. L'inde prend alors des airs d'Afrique. Des puits isolés, des villages en ruine, du sable qui vole...
Vers 16h30 nous arrivons à Jaisalmer, assaillis par les conducteurs de rickshaw et les propriétaires d'hôtel.


La citadelle de Jaisalmer s'érige en plein désert tel un château de sable. Par ailleurs elle est nichée sur une colline de gravas et de sable. Jaisalmer fait partie des 100 monuments les plus en danger sur la planète. Effectivement, les affaissements sont courants, et le travail du temps et de l'érosion aboutira à sa disparition si rien n'est fait pour protéger la cité.  Les maisons et édifices arborent tous la même couleur, la terre utilisée donne de soyeux reflets dorés à la ville.

02/08/2006

Nous partons nous promener dans la citadelle. On y entre par d'énormes portes, au pied de vertigineux remparts. Les ruelles sont étroites et tortueuses, les portes entrouvertes laissent apparaître des tranches de vie qui semblent dater du moyen âge, l'ambiance est sereine et fait rare pour l'Inde, Jaisalmer est une ville que l'on pourrait qualifier de calme. 





Promenade donc, entrecoupée de pauses rafraîchissantes, il fait une chaleur étouffante ici. Nous faisons tailler sur mesure deux tuniques pour Anne Gaëlle. Prix par pièce : 1.70 euro, délai : 24 heures !
 


Nous visitons ensuite le palais du Maharaja, musée sommaire mais la vue qu' offre le toit est incomparable: la vieille ville est à nos pieds, le désert marque l'horizon.







03/08/2006

Nous partons à la gare pour réserver notre billet de train pour demain pour Jaipur, nous repartirons vers l'est. Nous avons réservé un 4x4 pour qu' il nous dépose dans le désert, afin d'y attendre le coucher du soleil. Après de difficiles négociations, nous partons vers 15h00.
Sur la route, nous visitons un temple jain, les murs et les portes sont finement ciselés mais l'endroit ne dégage rien de particulier...
Puis nous nous enfonçons un peu plus dans le désert, passons dans des villages coupés du monde: quelques cases en plein vent...













Le désert avance et parfois ce sont des plaques de sable qui recouvrent la route. Nous prenons une piste, et, au pied d'immenses dunes, notre chauffeur nous dépose. Il reviendra nous chercher plus tard. Nous savourons maintenant la solitude et la sérénité du lieu. Nous sommes seuls, complètement seuls. Le sable fin nous réchauffe la plante des pieds, une petite bise nous empêche d'avoir trop chaud. Nous alternons ascensions de dunes et repos, avec pour seule occupation, la contemplation, pour seule contrainte, la liberté. Nous semblons enfin échapper à tout ce qui rend l'Inde fatigante et trépidante. Parfois les nuages cachent le soleil, les dunes changent de couleur, les formes changent aussi. Rien ne semble figé.
Au bout de 2h30, le soleil vient flirter avec l'horizon. Les ombres s'allongent, le vent se calme, le sable change de ton, nous attendons jusqu' à sa totale disparition. Le ciel est un brasier éphémère. C'est fini, la lumière a fui, nous quittons cette parenthèse dorée, nous devons rentrer.


Nous retrouvons notre chauffeur et arrivons vers 21h00 à Jaisalmer.

04/08/2006

Petite journée en perspective, nous nous reposons avant de passer la nuit dans le train qui nous ramènera à Jaipur, pour accomplir la dernière partie de notre voyage.

05/08/2006

Arrivés fatigués à Jaipur (nous y étions la semaine dernière) à 5h15 du matin, nous mangeons un bout et nous nous couchons.


Journée off aujourd'hui, nous nous reposons dans un hôtel confortable  Demain, nous partons pour Agra.

06/08/2006

Aujourd'hui, nous prenons le bus pour Agra.
Comme bien souvent en Inde et ailleurs, prendre le bus ou le train, c'est prendre le chemin des villes et villages isolés. Nous traversons encore cette fois ci, l'Inde des oubliés.
Non pas l'Inde des touristes, mais l'Inde de ceux qui les regardent passer,  lovés dans leurs véhicules climatisés.
Non pas l'Inde des touristes, mais l'Inde  des fermiers, des ouvriers et des bergers, l'Inde de ceux dont on ne va pas parler.
Non pas l'Inde des touristes, l'Inde authentique, où les traditions sont perpétuées, l'Inde authentique, pour ne pas dire Inde pauvreté.





Nous arrivons après 6 heures de bus à Agra.


Comme d'habitude, le chauffeur souhaite nous emmener dans un autre hôtel, un hôtel qui lui reverse une commission. Nous refusons. Son phare tombe en panne, il commence à le démonter sur le bord de la route, fait tomber la vis, nous demande de la chercher avec lui, alors qu' il fait nuit noire...
Enfin nous arrivons vers 21h00 à l'hôtel.

07/08/2006

Réveil pluvieux à Agra. Nous commençons par nous offrir une balade en pousse-pousse pour réserver nos billets de train pour dans deux jours. Dans les côtes, je prends le relais...


Nous regardons ensuite ce que vendent les échoppes et allons déjeuner avant de visiter l'une des 7 merveilles du monde, le Taj Mahal.











Il s'agit du plus grandiose monument construit par amour. Des ouvriers ont porté, entassé, ciselé, gravé des blocs de marbre pour en faire l'un des plus extraordinaires édifices. Ils étaient 20 000, ont travaillé sans cesse pendant 23 ans, et leurs mains, dit-on, furent coupées après la réalisation de l'ouvrage, pour que jamais, ils ne puissent reproduire telle splendeur.
Effectivement, le lieu est sublime. Il allie avec une précieuse harmonie les lignes tendues et les lignes courbes, l'immensité et la délicatesse, le recueillement et la ferveur. L'Homme est un génie...
Le Taj Mahal attire les touristes du monde entier mais les indiens s y donnent rendez vous. Les sikhs, les musulmans, les hindoues, les bouddhistes... La foule est dense et colorée, les femmes rivalisent de beauté avec leurs saris brodés.











Nous découvrons pendant plusieurs heures ses détails et ses adeptes, la lumière décroît, le Taj Mahal se dore, nous devons rentrer.
Pour la première fois, nous sortons la moustiquaire, outre les habituels mouches et moustiques, des fourmis géantes et un lézard ont élu domicile dans notre chambre.

08/08/2006

Balades et shopping pour aujourd'hui. Journée paisible entrecoupée de boissons fraîches , à l'abri des palmiers et parfois en compagnie des singes.
Rencontre avec un indien figurant dans James Bond " Octopussy".

09/08/2006

Nous rendons la chambre à 10h00, et allons visiter l'immense fort d'Agra. L'occasion surtout, de se promener loin du tumulte de la ville.



Nous partons ce soir pour Varanasi. ( et encore une nuit dans le train ! )

10/08/2006

Arrivée à 10h00 à Varanasi , ville sainte de l'hindouisme, ville sale et particulièrement grouillante : rabatteurs, vols, arnaques en tout genre, milliers de pèlerins, circulation anarchique, singes...


Varanasi est bordée par le Gange, et chaque hindoue, se doit, une fois dans sa vie, d'y effectuer son pèlerinage.
Pour cela, des escaliers descendent directement dans l'eau du Gange, et ce, à divers endroits, appelés Gaths.
On y lave les gamins, les buffles, on y fait des offrandes, on s'y purifie, dans une eau pourtant parmi les plus polluées au monde.
On vient y mourir aussi. Un dédale de ruelles sombres, étroites et jonchées de détritus. A un coin de rue, du bois est entreposé. Il sera pesé et servira à embraser le brasier pour les crémations. Nous nous esquivons, un corps arrive, emmailloté dans un sari doré. Une crémation, pour une nouvelle vie. L'odeur de l'être brûlé emplit ces couloirs où l'on ne peut s'orienter.
A Varanasi, la vie et la mort se côtoient,  arbitrées par la misère du monde. Elles se côtoient sans pour autant bousculer le quotidien. Une ville grouillante, pesante et oppressante, mais c'est ici que toute l'Inde traditionnelle se donne rendez-vous pour perpétuer des rites ancestraux, d'une densité spirituelle telle qu' ils occultent en partie les travers de la rue.



11/08/2006

Lever 04h30. Je pars pour une promenade en barque au lever du soleil. Anne Gaëlle n'y tient pas, je la laisse dormir.
Nous passons devant de nombreux Gaths qui bordent le Gange. J'assiste à tout ce que le Gange offre aux pèlerins, à tout ce qu' ils font pour le lui rendre.
Il est 5h00, le jour se lève à peine, les eaux sont calmes, le ciel limpide. Des cloches sonnent, des incantations inondent les berges, les pèlerins, souvent de l'eau jusqu' au cou se recueillent. Des petites bougies flottent à la surface de l'eau, des cendres aussi.
L'instant est mystique, chargé d'une énergie impalpable, ni même qualifiable, une énergie qui envahit le fleuve et qui semble pénétrer au plus profond de chacun des pèlerins...































Rencontre avec Philippe, un Français qui voyage seul, nous passerons la journée avec lui. Nous partons demain pour Lucknow.

12/08/2006

Nous déjeunons  une nouvelle fois avec Philippe puis allons à la gare. Nous devons rejoindre Lucknow. Nous quittons enfin cette ville complètement folle et terriblement fatigante.
Dans le train, un panneau indique que tout abus concernant le signal d'alarme est sanctionné de 17 euros d'amende ou 1 an de prison ! J'espère qu' ils laissent le choix...


Nous arrivons avec une heure et demie de retard. Nous prenons un rickshaw qui nous emmène à l'hôtel que nous avions réservé. Il est 0h00. L'hôte nous a fait faux bond, il n a pas honoré notre réservation. Nous demandons donc au rickshaw de nous trouver un autre hôtel. Un hôtel complet, puis deux, puis trois, puis dix ! Il est une heure du matin, nous pensons sérieusement retourner à la gare et y attendre que le jour se lève... Dernière tentative, dans un palace. Nous arrivons pouilleux dans le hall du Deep Palace Hotel, l'officier à la porte nous fait le salut militaire, il leur reste une chambre à 2750 roupies soit 50 euros (habituellement nous trouvons des chambres correctes à 7 euros... ) Nous acceptons et nous nous endormons morts de fatigue dans des draps ( ! ).

13/08/2006

Lucknow est la capitale de l'Uttar Pradesh et est célèbre pour ses fameux Nababs, riches commerçants musulmans.



Effectivement Lucknow ne ressemble pas trop aux autres villes indiennes. Elle est relativement propre, pas trop bruyante et pas touristique. Nous retrouvons ainsi la sérénité de l'Inde des indiens, échappant aux harceleurs, rabatteurs et commerçants à touristes. Comme d' habitude dans ce genre de ville, nous suscitons des regards curieux et des sourires amusés.
Nous partons visiter la Residency, ancienne ville dans la ville, détruite pendant l'insurrection au 19ème siècle, l'occasion de se promener dans un parc tranquille et propre.


Nous mangeons ensuite au Mac Donalds ( ! ) et nous nous promenons dans un centre commercial ( ! )
Retour dans notre palace où nous dormons une seconde nuit.

14/08/2006

Nous quittons notre palace, regagnons un hôtel qui nous correspond plus... Hôtel miteux, donnant sur la gare. Les abords d'une gare, en France, sont toujours bruyants. Vous ne pouvez pas imaginer ce que sont les abords d'une gare en Inde...  cette nuit, nous partons pour Haridwar, dernière étape de notre périple indien. Attroupement dans la rue, la police, une alerte à la bombe... Rassurant trois heures avant de prendre le train le jour de la fête de l'indépendance... Ce ne fut qu' un colis suspect.
Nous partons à deux heures du matin pour la gare. Comme  d'habitude, des dizaines d'indiens y dorment sur les quais. Nous nous frayons un passage entre les corps inertes. Il est 3h10, notre train s'en va.
A la gare, nous réservons notre dernier billet de train. Comme d'habitude, c'est la désorganisation la plus totale. A un guichet, les Indiens ne savent pas attendre les uns derrière les autres. Il faut toujours que tout le monde se masse vers la mini ouverture de 15 cm. Tout le monde se colle, se pousse, se passe devant, s'occupe de ce qu' on a dans notre sac, de ce qu' on dit, de ce qu' on fait... Si un téléphone sonne tout le monde s'arrête de parler et tous essaient de voir qui appelle, alors qu' ils ne connaissent pas le propriétaire du portable. Lorsque j'ouvre mon sac, ils rentreraient dedans s'ils le pouvaient. Ce n'est pas par malhonnêteté, c'est par curiosité. Le petit orifice de 15 cm qui permet de donner un billet au guichetier est pris d'assaut, régulièrement 4 ou 5 mains s'y enfilent, quand ce ne sont pas les bras. Ajoutons qu' il fait au moins 35 degrés... Ils sont fatigants les indiens...

15/08/2006

12h19, après une nouvelle nuit dans le train, nous arrivons à Haridwar, autre ville sainte pour les Hindoues.


Cette ville de 200 000 habitants repose en aval de la source du Gange et s'entoure de collines boisées. Elle semble moins bruyante et plus conviviale que bien d'autres villes. Nous nous reposons dans l'après midi puis allons voir la cérémonie, qui chaque soir réunit des centaines de fidèles. Tous prennent place le long du canal du Gange et déposent dans l'eau des fleurs et des bougies. Certains se trempent dans les rapides. La foule est dense, très dense, la ferveur est contenue, les rites ancestraux. 



 
Nous nous perdons dans les ruelles du bazar, éclairées par 1000 petites lampes. Haridwar n'est pas touristique, nos relations avec les indiens sont conviviales et saines, il fait bon vivre dans cette bourgade.

16/08/2006

Hardiwar borde le Rajani National Park, couvert de jungle et de collines. Tigres, léopards, éléphants sauvages, ours et des centaines variétés d'oiseaux et de reptiles y vivent librement. Il est malheureusement fermé à cette époque mais une agence propose des petits safaris en bordure de parc. Nous partons donc en 4x4 en découvrir les merveilles. Notre périple est entrecoupé de petites marches.
Après 20 minutes de marche dans les broussailles, nous rencontrons un paysan qui a domestiqué un éléphanteau de 4 ans. L'occasion de lui faire quelques gratouilles derrière les oreilles. 


Nous observons des cerfs, des macaques, des oiseaux bleus, des aigles, des chouettes, des toucans. En certains endroits, la foret, très dense nous renvoie une multitude de sons, de cris. La foret est habitée, et, dans ses feuilles géantes, l'écosystème est d'une richesse impressionnante.


 
Nous repartons en fin de journée, pour attendre sur un pont, le passage des éléphants sauvages, qui régulièrement (les deux jours précédents notamment), passent vers 19h00 pour s'abreuver. 19h30, point d'éléphant, nous repartons un peu déçus, mais la journée en forêt, loin de la civilisation, nous a permis d'apprécier la solitude, le calme et la vie grouillante qui peuple ces espaces.

17/08/2006

Nous nous levons tard, nous partons ce soir pour Delhi pour nous envoler vers Paris dans la nuit de lundi à Mardi.
Visite du Mansadevi Temple, un temple hindoue accroché à la montagne. On y accède par un petit téléphérique. A l'arrivée, des dizaines d'Hindoues vendent des fleurs qui servent aux offrandes. Le parcours dans le temple est court mais rassemble des centaines de fidèles qui s'arrêtent aux différentes étapes pour faire leurs dons. La vue du temple s'étend sur Hardiwar et toute la vallée du Gange.



A la gare, comme d'habitude, des vaches, des chèvres sur les quais, des singes par dizaines qui s'en prennent aux voyageurs... C'est fatigant l'Inde...

18/08/2006

Journée de repos, promenades en pousse-pousse, toujours stupéfaits par ce qui se passe dans les rues.

19/08/2006

Repos

20/08/2006

Repos et petite balade dans les rues de Delhi, pour rejoindre un resto. Nous partons demain soir pour l'aéroport.

samedi 1 juillet 2006

Bibliothèque - Récit de montagne: La trace de l'ange

La trace de l'ange d'Antoine Chandellier
Prix indicatif: 15.50 € - Cliquez sur l'image pour l'acheter


Mon avis sur ce livre


Le récit inachevé d'un surdoué, alpiniste émérite et snowboardeur de génie... ce livre fait entrer le lecteur dans la vie de Marco, une  quête quotidienne vers la pente raide, jusqu'à lui offrir son engagement, sa passion et finalement son corps.

Enivrant !


vendredi 12 mai 2006

Journal d'un expatrié aux Emirats - Départ programmé pour enseigner aux Emirats Arabes Unis

Tout s'est fait très vite, nous faisons notre rentrée de septembre 2006 à Abu Dhabi,  aux Émirats Arabes Unis...Vous pourrez nous lire dès la rentrée...

samedi 22 avril 2006

Spitsberg, 78°c nord, la dernière limite


A 78° Nord, à mi chemin entre le Pôle Nord et le Cercle polaire, se trouve le Spitsberg, un archipel glacé sous tutelle norvégienne. Une banquise exceptionnellement peu présente, des températures moins extrêmes que celles que j'avais imaginées, un programme tronqué du fait des conditions météo, mais l'essentiel a été préservé. Récit d'un raid à ski nordique sur une des terres aux plus hauts degrés de la planète, une terre sauvegardée où l'immensité des lieux semble appartenir à l'ours polaire, un milieu hostile et fascinant, découvert à ski sous le soleil de minuit. 


08/04/2006

Le voyage commence dès Ris Orangis, le moto-taxi m’attend à la sortie de l’école, ma marge manœuvre est limitée... Je récupère mon sac laissé deux jours plus tôt à Roissy. Je dois y retrouver les autres membres du raid. Personne au rendez-vous. J’embarque seul pour Oslo.
Pendant que je récupère mes bagages, j’accoste un membre supposé de l’équipée. Jean Pierre fait partie du groupe. Nous retrouvons  les autres ( Jean-Bernard, Gilles, Benoît et Samuel ) sur le quai de la gare routière.

09/04/2006

Le lendemain, Jean Bernard et moi visitons Oslo.
Oslo est une ville calme, très calme. Peu de bruit, pas de vagues, quelques jolies façades et de vieux gréements accostés au port.





Oslo est réputée pour être une des villes les plus chères du monde... A l'aéroport, nous salivons sur une pizza à 40 euros...
En attendant l’embarquement, vers 16h00, un homme nous demande de parler un peu moins fort (!) Escale  à Tromso après avoir survolé les fjords bordés de neige cotonneuse. Direction 78° nord, Longyearbyen au Spitsberg. Une heure trente plus tard, nous traversons l’épaisse couche de nuage et nous nous frayons un passage le long du fjord enneigé.
A l’aéroport, nous retrouvons notre accompagnateur, Tito, originaire de Puno au Pérou.

Cet hiver, fait exceptionnel, le fjord n’a pas gelé mais l’ambiance est résolument polaire; une ancienne cité minière, coincée entre des montagnes austères. 22h00, 23h00, 0h00, le ciel s’est assombri, pas beaucoup plus.
Après avoir dîné, je me couche impatienté par la suite.

10/04/2006


Lever 8h00, nous devons aujourd’hui préparer le matériel. Tito devait arriver quatre jours plus tôt mais les grèves de SAS, l’ont fait voyager dans le même avion que nous.
Nous nous promenons en ville puis rentrons à pied à la guesthouse. Petit passage à l’église qui surplombe la ville et le fjord.



Les habitants sont armés et seule la porte de la banque impose aux clients de déposer les armes avant d’entrer.
Sur le retour, nous approchons des rennes à cinq mètres. En hiver, ils perdent leurs bois et se parent d’une robe blanche.




Briefing matériel pendant deux heures puis repas. Vers 23h00, la température chute, le ciel se découvre.

11/04/2006


Lever 7h30, le ciel est bleu, balade en ville le long des fjords, l’air est réchauffé par les rayons du soleil.
 




Nous avons rendez-vous avec la chenillette à 18h00. Après une heure et demie d’attente, la chenillette nous emmène pendant quatre heures au travers de larges vallées, à destination de Templefjord.


Elle nous dépose à 1H00 du matin et repart. Nous montons le camp dans un décor surréaliste. Nous sommes au bord de la mer, nichés à l’abri du vent au pied d’une corniche faisant face à des immensités glacées qui paraissent sans limite. Des nuages noirs chapeautent l’horizon.


Le jour ne décline pas, nos paupières non plus… Nous nous couchons à 4h30.

12/04/2006


« Un ours ! ».
Je reconnais la voix de Tito, je me lève sur le champ sans même enfiler ma doudoune ou les chaussons de mes chaussures.  L’ours est à 2OO mètres, il progresse lentement le long de l’eau. Parfois il s’arrête, nous regarde, puis reprend sa marche pataude.



Après une heure d’observation mutuelle, l’ours s’éloigne puis disparaît. Nous partons aussitôt à la recherche de ses traces.



Je constate avec effroi que l’ours a dormi à moins de cent cinquante mètres de la tente…  La taille du trou nous laisse jauger la taille de la bête. Les vents soufflant dans sa direction, il semble ne pas avoir senti notre présence.



Nous prenons un bref petit déjeuner puis nous nous équipons pour explorer plus en profondeur le fjord délimité par ces immenses falaises et le glacier Van Post au fond. Nous partons à ski puis tentons de trouver un passage pour accéder à la banquise.





Le mouvement des marées casse la glace tout le long de la rive.





Nous poursuivons enclavés entre ces immensités de glaces, de neige et de roc. Parfois un cadavre d'oiseau soigneusement nettoyé nous informe de la présence du renard polaire.
Enfin, une coulée d’avalanche partie des corniches nous surplombant, nous permet de prendre pied sur la banquise, nous posons le pied sur la mer. Au fond, les glaces bleutées du glacier Van Post, miroitent au soleil.




Nous progressons vent de face puis faisons demi-tour, la neige est mouillée, la progression est rendue plus difficile. Nous rentrons face au soleil.
Il est parfois difficile de se frayer un passage avec la pulka, les blocs de glace, ralentissent parfois notre marche.
Les phoques nous observent, je décide de m’en approcher, mais lorsque j’arrive à vingt mètres, je me rends compte que j’ai perturbé leur sieste, ils disparaissent aussitôt dans un trou dans la banquise.





Les traces régulières de l’ours sur la neige trahissent sa quête : se nourrir de phoques, elles se dirigent vers les blocs de glace et les trous, à la recherche de son déjeuner.





Ce soir, la décision est prise, nous monterons la garde à tour de rôle. Avec Jean-Bernard, nous devons assurer le créneau 5h30-7h00. Nous nous couchons.

13/04/2006


5h30, je prends mon tour de garde, tiraillé entre l’envie de revoir l’ours et la crainte de le voir de trop près.
JB s’endort dans la tente mess dès 5h15, je reste seul dehors ; petit point isolé au milieu de l’immensité arctique avec le sentiment d’être extérieur à tout ce qui se passe… Et pourtant, rien ne se passe, pas de bruit, pas de vague, rien ni personne vient troubler ma concentration…
Pas d’ours… Je réveille JB et les suivants.
Réveil à 11h30, nous nous équipons, démontons le camp et partons pour le premier camp de notre raid, avec nos 200 kilos de matériel. Nous distinguons la vallée dans laquelle nous devons bivouaquer, nous distinguons également les lourds nuages noirs qui chapeautent cette dernière.
Nous traversons l’immense étendue glacée en bord de mer, le vent est cinglant, mais nous l’avons dans le dos et progressons lentement avec nos pulkas.





Nous nous échangeons régulièrement les deux plus lourdes qui dépassent les 50 kilos.  Une fois lancés, pas de problèmes mais en cas d’arrêt, la pulka colle à la neige et l’impulsion qu’il faut donner pour mouvoir le traîneau est assez importante.
Un col à passer, cent mètres de dénivelée, mes sensations sont bonnes, ma préparation les semaines précédentes a payé…
Nous ne sommes plus qu’à un kilomètre du camp, le vent forcit, il neige et le passage que nous devions emprunter est impraticable : il n’y a pas de banquise.




Vers 19h00, nous montons le camp, bien décidés à trouver un passage dès le lendemain.



La tempête forcit, nous dînons et nous nous couchons.

14/04/2006

Lever 10h30, il a neigé 15 cm dans la nuit, les tentes sont blanches, le vent souffle et charrie des nuages de neige, les pulkas ont disparu. Nous creusons trente centimètres pour qu’elles refassent surface.
Nous partons en reconnaissance.
Le passage est en devers, ponctué de cailloux mais majoritairement glacé. Le risque, une glissade, emporté par la pulka jusque dans la mer. Nous devons attendre que le vent cesse pour tenter d’y passer.
Nous battons en retraite.
Retour au camp, nous ne sommes pas contraints par la nuit, nous attendrons une accalmie.
Pour m’occuper, je creuse avec Benoît une grotte dans la corniche qui surplombe le camp. Une grotte qui peut accueillir trois puis sept personnes debout, avec bancs et vides poches…  Les quantités de neiges sont impressionnantes. Je déneige la tente. Les coups de vents sont violents, nous dînons puis allons nous coucher.

15/04/2006

La situation ne s’est pas arrangée, je déneige la tente, récupère les pulkas sous cinquante nouveaux centimètres de neige puis nous attendons. Une partie de la corniche est tombée, à coté de la tente, certains ont entendu le bruit sourd provoqué par la chute de plusieurs centaines de kilos de neige. Je décide de monter casser les corniches au dessus du camp avant qu’elles ne deviennent trop imposantes. Certains partent marcher un peu, je ne tiens plus en place. A 20h00,il faut prendre une décision.
Soit nous continuons, il faut partir tout de suite, nous aurons une journée de retard. Soit nous rebroussons chemin et récupérons la chenillette le lendemain au camp ou sont restés les membres de l’autre groupe. Nous votons. Nous sommes deux à vouloir continuer, ils sont quatre à vouloir rebrousser chemin. Je m’incline, déçu de ne pas avoir à en découdre, j’avais espéré plus d’engagement… Nous démontons le camp, creusons pour déneiger les tentes et les pulkas, nous nous équipons et partons vers 21h30 sans que l’accalmie espérée n’ait eu lieu.
Au programme : sept à huit heures de ski, vent de face et la neige qui tombe à l’horizontal… Nous progressons face au vent, puis arrivons au col. Avec ma petite pulka, pas de problème, la pente est plus raide mais j’arrive assez rapidement en haut. Pour les plus grosses pulka, c’est une autre affaire, nous devons nous y prendre à deux, voire trois.
Une pulka casse, Tito la répare en plein vent… Nous passons le col vers 0h00 puis entamons la descente.
Nous regagnons la mer, il neige encore plus fort, la visibilité réduite.


Tito s’arrête, prend le fusil, donne le pistolet d’alarme à JB, je m’équipe de mon stylo d’alarme.
A deux cent mètres, un ours…
Nous sommes vulnérables, la pulka ne nous donne qu’une marge de manœuvre extrêmement limitée. Nous devons redoubler de vigilance. Nous passons dans son champ olfactif, il se lève et nous suit. Je ne le quitte pas des yeux. Nous nous arrêtons, il s’arrête, nous repartons, il repart. Pendant de longues minutes, je fais abstraction de tout, je ne me concentre que sur cette tache blanc cassé qui se fond avec les reliefs glacés de la côte. Puis plus d’ours, plus de vent, plus de neige… Nous venons de prendre pied dans la vallée qui nous sépare du camp, nous sortons de la tourmente dans laquelle nous étions depuis plus de cinquante heures.
Il est 2h00 du matin.
L’instant est mystérieux, notre progression lente mais le lieu inspire une sérénité étonnante. Un monde en noir et blancs ou sept points noirs avancent à pas de fourmis.  Le camp est visible. Quelqu’un y monte la garde.
3h30 passés, nous y parvenons, fatigués mais heureux, avec la sensation « d’en revenir » sans savoir de quoi réellement. Mes pieds ont macéré, ils sont criblés de crevasses… Nous montons le camp, dégustons une petite tartiflette et allons nous coucher, il est presque 5h00.

16/04/2006

La chenillette est au rendez-vous, il est 14h00, nous quittons Temple fjord, direction Longyearbyen.


Peu avant d’atteindre la « ville », nous croisons le Prince Albert de Monaco, escorté d’une vingtaine de motoneiges…
Douche, et vêtements propres…
 
17/04/2006


Nous partons pour remonter à ski le col de Longyearbyen, un col surplombant le fjord.




700 mètres de dénivelée, six heures en aller et retour, un renne croisé  et un pique-nique au soleil pour clore le chapitre de nos aventures arctiques…
Balade en ville.


18/04/2006


Départ 14h00 de Longyearbyen, survol des fjords enneigés, atterrissage à Tromso.
Nouvelle nuit à Oslo… Effectivement nouvelle nuit, nous revoyons depuis dix jours l’obscurité de la nuit, mes paupières s’abaissent à mesure que le soleil décline…

19/04/2006

Atterrissage difficile à Paris , il est 10h20.


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