11/08/19
Jour: 237km Total: 5064 km
Nous
franchissons la frontière polonaise et entamons un long détour pour
rejoindre la forêt de Bialowieza, dernière forêt primaire d'Europe
qui s'étend sur la Pologne et la Biélorussie toute proche. Je
lorgnais il y a deux ans sur cette zone lorsque nous étions dans le
sud du pays. Nous en avions fait l'impasse par manque de temps.
Après
un bref contrôle de police, nous empruntons des routes secondaires
en piteux état. La route se transforme. Une piste côté droit, une
bande asphaltée côté gauche. Chaque véhicule arrivant en face
m'oblige à me décaler sur la droite, louvoyant dangereusement entre
les nids de poule béants.
Les
villages polonais se ressemblent : une grande rue principale
bordée par de magnifiques maisons en bois ouvragé, devant
lesquelles sont installés des bancs sur lesquels sont assis des
petits vieux qui bavardent et commentent le passage des véhicules.
Bialowieza
est donc un village dont la forêt éponyme est primaire ou vierge de
toute activité humaine. 700 bisons, des loups, des lynx y vivent
dans un environnement exclusivement naturel.
L'Homme,
à quelques exceptions près, n'entretient pas, ne cueille pas, ne
déplace pas les troncs depuis des centaines d'années.
Pour
pénétrer dans ce lieu préservé, un guide officiel est
obligatoire. Nous prenons contact avec un guide polonais parlant
français, condition indispensable pour tenir en haleine nos deux
garçons.
La
visite se fera demain.
En
attendant, nous allons visiter la réserve, genre de zoo dans
lesquels les animaux issus de la forêt vivent dans des conditions
« semi » naturelles.
Rien
de très époustouflant, mais c'est l'occasion pour les garçons
d'observer de près des bisons et toutes sortes d'animaux
représentant la faune locale.
Grand
parking tranquille au centre du bourg.
12/08/19
Jour: 388 km Total: 5452 km
Rendez-vous
10h00 avec Wieslaw, notre guide polonais qui parle un français
parfait.
Il
fait chaud, très chaud et nous partons pour 7 ou 8 kilomètres de
randonnée en forêt. Nous sommes onze français.
Nous
ne sommes pas encore entrés dans la zone primaire que Wieslaw
s'arrête tous les 20 mètres pour nous donner un tas d'informations.
Après
20 minutes de marche, nous atteignons un grand portail en bois. Ce
dernier fut érigé dans les années 1920. Il délimite la zone
restreinte, celle où il est interdit de pénétrer sans guide
officiel.
Steven
Spielberg est venu ici, il a voulu y tourner des scènes de Jurassic
Park et s'est inspiré de ce fameux portail pour les décors du film.
Il
faut éteindre nos téléphones, la Bielorussie étant à quelques
centaines de mètres, nous risquerions de passer sur le réseau du
pays voisin et d'avoir des factures astronomiques. Il ne faut pas me
le dire deux fois, j'ai déjà expérimenté...
Nous
ne sommes pas encore à l'intérieur que nous nous faisons déjà
contrôler par des employés du parc.
Wieslaw
pousse la porte, nous entrons.
Des
chênes plusieurs fois centenaires, des champignons aux formes
improbables, des insectes, des arbres déracinés, malades, des
troncs au sol depuis des dizaines d'années, des sons, des odeurs...
Heureusement,
Wieslaw n'est pas avare en explications et nous apprenons beaucoup.
L'Homme
n'agit pas, n'entretient pas. La nature gère toute seule cette
forêt.
Émile,
équipé de ses jumelles, de son appareil photo et de ses jumelles ne
loupe pas une miette.
4h30
après être partis, nous n'en pouvons plus. Nous sommes fatigués et
nous avons faim. Tous les membres du groupe marchent droit devant
eux, ne posent plus de questions et ne s'arrêtent plus pour
photographier les champignons. Seul Émile et Wieslaw conversent
joyeusement 10 mètres devant.
Nous
regagnons le village, déjeunons et reprenons la route.
Petites routes puis autoroute.
Nous
entrons de nuit dans Lodz, grande ville industrielle.
Après
avoir évincé un petit parking sombre et sordide, nous nous garons
sur celui de la Manufaktura, un immense centre commercial aménagé
dans une ancienne usine.
13/08/19
Jour: 455 km Total: 5907 km
L'objectif
est de rejoindre Berlin. Cette étape n'était pas spécialement
prévue, mais elle s'est imposée à la fin de ce périple imprégné
par l'histoire de l'URSS.
Les
enfants sont insupportables, il m'est difficile de conduire dans ces
conditions.
Nous
couchons dans un camping hors de prix à une vingtaine de kilomètres
au sud de Berlin.
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