25/07/19
Jour: 204 km Total: 2402 km
Notre
projet initial était de passer quelques jours à Saint-Pétersbourg.
Le coût du visa et les formalités associées nous en avaient
dissuadés.
Le
4 juillet, je découvrais par hasard que l'enclave russe de
Kaliningrad délivrait depuis le 1er juillet 2019 des e-visas
gratuits et très simples à obtenir (pas besoin de se déplacer au
consulat, pas de lettre d'invitation...).
J'avais
donc sauté sur l'occasion et demandé ces fameux sésames.
Nous
quittons donc aujourd'hui notre camping et la Pologne pour la Russie.
La frontière est passée rapidement, moins d'une heure d'attente.
Tous nos placards (pleins à craquer) sont tout de même ouverts,
nous redoutons que celui dédié aux conserves et bocaux en tous
genres ne se vide sur le douanier.
Kaliningrad
est située dans une enclave russe sur-militarisée (Oblast) coincée
entre Pologne et Lituanie. La ville, allemande jusqu'en 1946
(Königsberg), subit de nombreux dégâts pendant la seconde guerre
et fut offerte à l'URSS en compensation des destructions et pertes.
Aujourd'hui,
il ne reste quasiment rien de l'époque de Königsberg. Une partie du
quai et quelques belles maisons ont été restaurées dans les années
2000.
Nous
prenons donc la direction de ces fameux quais, empruntons une
passerelle menant sur un trottoir qui longe l'autoroute, atteignons
un parc qui accueille la cathédrale en face de laquelle repose
Emmanuel Kant. Enfin, nous nous posons dans un restaurant au bord de
l'eau où nous déjeunons.
Effectivement,
hormis les trois façades rénovées, les barres d'immeubles
massives soviétiques dessinent le paysage. Des fresques célébrant
la coupe du monde de football (que la Russie a accueillie en 2018)
ajoutent un peu de couleur.
Visiblement,
nous sommes les seuls étrangers, aucune plaque étrangère, aucun
touriste.
Le
musée océanographique ferme à 18h00, nous y sommes à 17h45. Nous
nous contentons donc des imposants navires amarrés, notamment une
embarcation scientifique et un sous-marin nucléaire.
Après
avoir hésité à dormir sur un parking sordide, nous prenons la
route pour Zelenogradsk, cité balnéaire bancale et décrépie.
Nous
nous garons sur le parking d'un supermarché. Un pick-up arrive, deux
armoires à glace en sortent et interpellent de façon musclée un
homme. Ils le maitrisent, le plaquent au sol et l'embarquent.
Nous
gagnons la petite rue principale, nous n'y trouvons rien à manger.
Curieusement et sans explication, Zelenogradsk est la ville des
chats. Fresques, parcs, distributeurs de nourriture, statues...
mettent à l'honneur ces félins.
La
promenade le long de la mer est animée. Elle est dominée par des
hôtels en ruine.
Nous
passons la nuit sur le parking du supermarché après avoir tiré
quelques roubles..
26/07/19
Jour: 69 km Total: 2471 km
Je
fais le plein, 45 roubles le litre (0,60 euros).
L'Isthme
de Courlande, bande de sable de 98 km de long et de 400 m à 3,5 km
de large, s'étend sur le territoire de la Russie (sud) et la
Lituanie (nord).
Du
fait des difficultés liées au visa, la plupart des visiteurs
l'empruntent sur sa partie lituanienne.
En
possession du visa, nous pourrons donc en faire la traversée
complète.
C'est
donc la route de cet isthme que nous empruntons, côté russe pour le
moment.
La
route traverse de petits villages et longe tantôt la côte ouest,
tantôt la côte est.
Par
hasard, nous visitons un petit musée local situé en forêt.
Quelques sculptures en bois, quelques constructions et une promenade
agréable.
La
Forêt Dansante est une curiosité naturelle. Dans ces forêts à
perte de vue, existe un lieu où les arbres ont des troncs aux formes
surprenantes. Les arbres semblent danser. L’explication la plus
plausible de ce phénomène est la présence d'une espèce de
chenilles qui auraient empêché les troncs de se former normalement.
L'arbre aurait ensuite repris sa croissance vers le haut. D'autres
explications occultes nourrissent les légendes locales.
J'ai
repéré sur une carte un petit bled situé à proximité d'un lac.
J'imagine tout de suite déguster une petite glace sur un ponton, et,
soyons audacieux, une petite baignade.
J'avais
oublié que nous étions en Russie. Le village se résume à quelques
baraquements et le lac n'est autre qu'un étang inaccessible à l'eau
saumâtre.
L'Isthme
est recouvert par des immenses dunes de sable qui se déplacent au
gré des vents. 13 villages de pêcheurs ont déjà disparu, ensablés
irrémédiablement.
La
plus haute côté russe est la dune Efa, d'une hauteur de 64 m, ce
qui en fait l'une des plus hautes (localement, on dit la plus haute)
d'Europe. Cette particularité naturelle est protégée et marcher en
dehors des sentiers balisés est interdit.
Nous
faisons quelques courses à Morskoe, dans une petite épicerie du
bout du monde.
Le
passage de la frontière nous prend deux heures. Encore une fois,
tous les placards sont ouverts, le capot moteur est levé et les
miroirs passés sous le véhicule.
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