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mercredi 28 août 2019

Pays baltes, entre mer et forêts, sur les traces de l'ex Urss (1/8)

Je suis enfin capable de situer dans le bon ordre les trois Pays Baltes : la Lituanie, la Lettonie et l'Estonie. Comme vous l'avez compris, ces contrées sont l'objectif de ce périple de plus de 7000 kilomètres en fourgon. En chemin, l'enclave russe de Kaliningrad, la forêt primaire de Bialowiesa et Berlin viennent compléter ce voyage entre mers et forêts, sur les traces de l'ex URSS.
Je m'y attendais, pas de paysages extraordinaires et un dépaysement modéré mais pour ceux, comme nous, qui aiment explorer, étonnement et découvertes ne manquent pas dans ces petits pays à l'histoire tourmentée. En route...

19/07/19 

Jour: 645 km    Total: 645 km


Départ de Vendée.

Nous contournons Paris par Rouen et rejoignons Péronne pour la première nuit du voyage.

La batterie auxiliaire du fourgon est morte.



20/07/19

Jour: 613 km    Total: 1258 km

Rachat d'une batterie à Valenciennes, puis nous prenons la route pour la Belgique. La pluie se met à tomber, nous écoutons Brel.

Nous passons la frontière allemande. L'Allemagne sous la pluie est moins glauque que la Belgique au soleil.

Courte pause à Hagen en Allemagne, mais nous n'avons pas la vignette « Grüne Zone » nous interdisant le centre-ville. J'évite autant que possible les voitures de police.

La pluie se met à tomber, de plus en plus. La visibilité est nulle.
La voiture que me précède sur l'autoroute allemande part en tête à queue et vient s'écraser sur le terre-plein central. Je me gare un peu plus loin, avec quelques automobilistes, nous sécurisons la zone et poussons la voiture sur la bande d'arrêt d'urgence.

Quelques kilomètres plus loin, c'est de l'autre côté de la chaussée qu'une voiture est accidentée.

Finalement, une nouvelle voiture juste devant nous finit dans le décor. Après avoir porté assistance au malheureux conducteur, nous décidons de prendre la première sortie pour trouver un parking pour la nuit.

C'est chose faite à Minden, jolie bourgade assoupie. Le marchand de glaces est fermé.







21/07/19



Jour: 685 km    Total: 1943 km


Les autoroutes allemandes sont avalées d'une traite.
Nous gagnons la mer Baltique en Pologne, à Mielno précisément, une station balnéaire (trop) prisée par les vacanciers polonais.
Les campings sont pleins et ressemblent davantage à des décharges de caravanes. Les commerces se succèdent et vendent glaces et bouées à profusion. Une fête foraine immense. Le stationnement est payant dans toute la ville. Autant dire que les arguments sont nombreux pour que nous mettions les voiles.
C'est finalement au bout de la route que nous trouvons une place paisible sous les pins, en bord de mer.







Moment de détente sur la plage. Une vingtaine de secouristes arrivent. Un baigneur a disparu, il ne sera pas retrouvé...

Moins grave, on s'y met à dix pour sortir un camping-car ensablé.


22/07/19

Jour :205 km    Total: 2163 km

220 km de petites routes.
Camping à 15 km de Gdansk en bord de mer. Nous sortons les tables, chaises et apéro...

Après-midi tranquille sur la plage.




23/07/19 

Jour: 35 km    Total: 2198 km

Visite de Gdansk, surnommée « la perle de la Baltique ».

Détruite en grande partie lors de la seconde guerre mondiale, la ville fut reconstruite à l'identique.
Ses chantiers navals ont vu naître Solidarnosc, syndicat indépendant qui se révolta contre les dirigeants communistes. La répression fit au moins 44 morts...

Gdansk est aussi connue pour être la capitale mondiale de l'ambre, des dizaines d'échoppes vendent des bijoux de mauvais goût.

Il me reste à ajouter que la ville est un vrai bijou si l'on fait abstraction des hordes de touristes en tout genre, groupes de croisiéristes en tête.

Le centre historique, piétonnier, est traversé par la voie royale. Certaines façades datent du 14 ème siècle.

Nous déjeunons, goûtons de délicieux pierogis (raviolis polonais), la pluie se met à tomber.























Sur les quais au bord de la Motlawa, le Soldek (navire minéralier de 1948 ) est amarré, il a des airs de Karaboudjan, le célèbre bateau dessiné par Hergé (Tintin et le crabe aux pinces d'or).














24/07/19 

Jour: 0 km    Total: 2198 km

Nous n'avons emmené que trois vélos, par manque de place. Le camping en loue.
Nous partons donc tous les quatre pour une promenade qui s’avérera plus difficile que prévue.
Beaucoup de sable, c'est finalement à pied que nous gagnerons la réserve de Mewia Lacha, réserve ornithologique située à l'embouchure de la Vistule. On peut y apercevoir des phoques parait-il.



Après avoir pédalé et marché dans cette immense forêt, nous apercevons des phoques, de loin, de très loin...

Sur la rive opposée de la Vistule, il y a visiblement beaucoup d'oiseaux. Nous remontons donc le fleuve, empruntons le petit bac, faute de pont et repartons dans le sens inverse, rive droite cette-fois-ci.

J'avais imaginé un accès plus facile à vélo. Nous les abandonnons finalement assez rapidement pour poursuivre à pied, dévorés par les moustiques.

En guise d'observation ornitho, ce sont quelques cygnes qui barbotent. N'ayant aucune connaissance en la matière, on se console par la belle balade de 15 km à vélo et 5 km à pied.

Le vélo d'Anne-Gaëlle est déglingué, la roue avant frotte tant, qu'elle finira à pied.





Pays baltes, entre mer et forêts, sur les traces de l'ex Urss (2/8)


25/07/19 

Jour: 204 km     Total: 2402 km

Notre projet initial était de passer quelques jours à Saint-Pétersbourg. Le coût du visa et les formalités associées nous en avaient dissuadés.

Le 4 juillet, je découvrais par hasard que l'enclave russe de Kaliningrad délivrait depuis le 1er juillet 2019 des e-visas gratuits et très simples à obtenir (pas besoin de se déplacer au consulat, pas de lettre d'invitation...).

J'avais donc sauté sur l'occasion et demandé ces fameux sésames.

Nous quittons donc aujourd'hui notre camping et la Pologne pour la Russie. La frontière est passée rapidement, moins d'une heure d'attente. Tous nos placards (pleins à craquer) sont tout de même ouverts, nous redoutons que celui dédié aux conserves et bocaux en tous genres ne se vide sur le douanier.

Kaliningrad est située dans une enclave russe sur-militarisée (Oblast) coincée entre Pologne et Lituanie. La ville, allemande jusqu'en 1946 (Königsberg), subit de nombreux dégâts pendant la seconde guerre et fut offerte à l'URSS en compensation des destructions et pertes. 
 


Aujourd'hui, il ne reste quasiment rien de l'époque de Königsberg. Une partie du quai et quelques belles maisons ont été restaurées dans les années 2000.
Nous prenons donc la direction de ces fameux quais, empruntons une passerelle menant sur un trottoir qui longe l'autoroute, atteignons un parc qui accueille la cathédrale en face de laquelle repose Emmanuel Kant. Enfin, nous nous posons dans un restaurant au bord de l'eau où nous déjeunons.

Effectivement, hormis les trois façades rénovées, les barres d'immeubles massives soviétiques dessinent le paysage. Des fresques célébrant la coupe du monde de football (que la Russie a accueillie en 2018) ajoutent un peu de couleur.

Visiblement, nous sommes les seuls étrangers, aucune plaque étrangère, aucun touriste.



















Le musée océanographique ferme à 18h00, nous y sommes à 17h45. Nous nous contentons donc des imposants navires amarrés, notamment une embarcation scientifique et un sous-marin nucléaire.
















Après avoir hésité à dormir sur un parking sordide, nous prenons la route pour Zelenogradsk, cité balnéaire bancale et décrépie.



Nous nous garons sur le parking d'un supermarché. Un pick-up arrive, deux armoires à glace en sortent et interpellent de façon musclée un homme. Ils le maitrisent, le plaquent au sol et l'embarquent.

Nous gagnons la petite rue principale, nous n'y trouvons rien à manger. Curieusement et sans explication, Zelenogradsk est la ville des chats. Fresques, parcs, distributeurs de nourriture, statues... mettent à l'honneur ces félins.











La promenade le long de la mer est animée. Elle est dominée par des hôtels en ruine.

Nous passons la nuit sur le parking du supermarché après avoir tiré quelques roubles..








26/07/19 

Jour: 69 km    Total: 2471 km

Je fais le plein, 45 roubles le litre (0,60 euros).
L'Isthme de Courlande, bande de sable de 98 km de long et de 400 m à 3,5 km de large, s'étend sur le territoire de la Russie (sud) et la Lituanie (nord).
Du fait des difficultés liées au visa, la plupart des visiteurs l'empruntent sur sa partie lituanienne.
En possession du visa, nous pourrons donc en faire la traversée complète.

C'est donc la route de cet isthme que nous empruntons, côté russe pour le moment.



La route traverse de petits villages et longe tantôt la côte ouest, tantôt la côte est.
Par hasard, nous visitons un petit musée local situé en forêt. Quelques sculptures en bois, quelques constructions et une promenade agréable.










La Forêt Dansante est une curiosité naturelle. Dans ces forêts à perte de vue, existe un lieu où les arbres ont des troncs aux formes surprenantes. Les arbres semblent danser. L’explication la plus plausible de ce phénomène est la présence d'une espèce de chenilles qui auraient empêché les troncs de se former normalement. L'arbre aurait ensuite repris sa croissance vers le haut. D'autres explications occultes nourrissent les légendes locales.









J'ai repéré sur une carte un petit bled situé à proximité d'un lac. J'imagine tout de suite déguster une petite glace sur un ponton, et, soyons audacieux, une petite baignade.

J'avais oublié que nous étions en Russie. Le village se résume à quelques baraquements et le lac n'est autre qu'un étang inaccessible à l'eau saumâtre.

L'Isthme est recouvert par des immenses dunes de sable qui se déplacent au gré des vents. 13 villages de pêcheurs ont déjà disparu, ensablés irrémédiablement.

La plus haute côté russe est la dune Efa, d'une hauteur de 64 m, ce qui en fait l'une des plus hautes (localement, on dit la plus haute) d'Europe. Cette particularité naturelle est protégée et marcher en dehors des sentiers balisés est interdit.




Nous faisons quelques courses à Morskoe, dans une petite épicerie du bout du monde.

Le passage de la frontière nous prend deux heures. Encore une fois, tous les placards sont ouverts, le capot moteur est levé et les miroirs passés sous le véhicule.


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