Le
Danube, et du même coup la frontière passée, nous dormons sur le
parking d'un hôtel sur le bord du fleuve. L'invasion de moustiques
est stoppée nette par le passage d'un pick-up-fumigène, aussi
toxique pour les humains qu'efficace pour les bestioles volantes en
tout genre.
Je
discute avec Anton, un Bulgare ayant travaillé quelques mois à
Bordeaux.
03/08/18
Jour:
279 km Total: 4659 km
La
première promesse faite aux garçon était le visite du château de
Dracula en Roumanie. La seconde était de passer quelques jours en
bord de mer. Aujourd'hui, nous honorons cette dernière.
Évidemment,
à leur plus grand désespoir, j'ai, sur le chemin, une église
rupestre à visiter.
De
plus, les propriétaires de l'hôtel nous ont conseillé une grotte.
L'église
rupestre d'Ivanovo est extraordinaire. Accessible par une succession
de marches, elle date du 12ème siècle et ses peintures n'ont jamais
été restaurées.
Plusieurs
scènes bibliques sont représentées, dont la cène du Christ.
La
grotte d'Orlova Chuka est un réseau de galeries couvrant un peu plus
de 13 km.
La
visite est guidée et celui qui nous prend en main parle un peu
français.
Les
enfants sont ravis, d'autant qu'ils ont pensé à emmener leur lampe
frontale, de quoi jouer les aventuriers.
Notre
guide est jovial et d'une bonne humeur communicative. Dans la cavité
appelée la salle de concert du fait de son acoustique, il nous
chante du Piaf et du Joe Dassin.
Au
cours de notre marche, il n'hésite pas non plus à sortir son
harmonica. Un beau moment.
Direction
la Mer Noire. Autoroute, bouchons à Varna et une petit camping au
bord d'une petite plage à l'écart des foules...
Un
transat, un parasol et une bière fraîche...
04/08/18
Jour:
0 km Total: 4659 km
Zéro
photo, zéro kilomètre. Aujourd'hui, nous sommes sur une plage de la
Mer Noire et les enfants profitent avec intensité de la plage et des
vagues. Moi, je résiste comme je peux à ce repos forcé, je me
lance ainsi dans la rédaction de ce carnet...
05/08/18
Jour:
0 km Total: 4659 km
Je
répare la déconvenue de la veille. Aujourd'hui, je vais faire
quelques courses à pied, avec mon appareil photo, à Golden Sand,
une plage d'hôtels all inclusive où je peine à trouver des tomates
et un concombre.
Je
trouve tout de même deux planches de bodyboard pour les garçons.
Le
reste n'est que farniente et baignades. On pourrait presque se croire
en vacances (et non en voyage!).
06/08/18
Jour:
290 km Total: 4949 km
La
destination du jour est Veliko Tarnovo, ville située à environ 260
km de Varna.
Sur
l'autoroute, un fracas nous informe que nous venons de perdre une
fenêtre.
Je
stoppe net et part sur la bande d'arrêt d'urgence pour tenter de la
récupérer. Après deux bons kilomètres parcourus, je me résigne.
Nous faisons tout de même demi-tour pour repasser à faible allure
sur les lieux présumés de l'incident mais rien n'y fait, nous ne
retrouvons pas cette fichue fenêtre.
A
Targoviste, l'employé d'une quincaillerie nous déniche et nous
découpe une vieille planche de contreplaqué poussiéreuse que je
visse dans la porte. Ça fera l'affaire pour le reste du voyage.
La
police est très présente sur les routes. Je suis toujours averti
par les appels de phares des conducteurs qui arrivent d'en face. Dans
un pays où doubler la voiture qui vous précède est un principe
voire une religion, je comprends qu'il y ait un peu de solidarité à
ce sujet.
Arrivés
à Veliko Tarnovo, nous nous promenons dans la vieille ville et
atteignons la remarquable forteresse de Tsarevets (12ème siècle)
stratégiquement placée sur un promontoire dominant deux vallées.
S'il
n'en reste pas grand chose, le lieu est sublime et la chaleur
écrasante.
Toute
la famille traîne un peu les pieds, je suis le seul à avoir envie
de me promener.
Le
camping où nous atterrissons est tenu par deux anglais, la belle
piscine met tout le monde d'accord.
Je
ne résiste pas cependant à une promenade dans le village voisin.
Comme en Macédoine, les avis de décès sont placardés sur les
portes des maisons, sur les arbres ou sur les pylônes. Un village de
maccabées...
Je
rencontre un bulgare éleveur de pigeons. Il est fier de me faire une
démonstration.
Encore
de vieilles Ladas. J'aimerais m'en acheter une en France.
07/08/18
Jour:
323 km Total: 5272 km
Le
col de Chipka (1190 m) est un lieu de mémoire pour les Bulgares. Il
fut le lieu d'une série d’affrontements entre les russes et le
bulgares contre l'Empire Ottoman fin 19ème.
La
route qui y mène traverse quelques villages caractéristiques de
ceux que l'on trouve en Bulgarie, des villages dont une partie est à
l'abandon, inachevée ou rouillée. Plus étonnant, des barres
d'immeubles dans de petites villes éloignées de tout.
Le
mémorial en lui même constitue une pause rafraîchissante, pour moi
en tous cas, le reste de la famille n'ayant pas daigné (je peux
finalement les comprendre) gravir les centaines de marches menant au
monument.
Plovdiv
sera la capitale européenne de la culture en 2019. En arpentant ses
ruelles, on comprend pourquoi. Outre l'ambiance détendue et
accueillante de la cité, elle possède de nombreuses églises, deux
mosquées, des musées mais surtout un théâtre et un stade romains
datant du 2ème siècle.
Le quartier ancien, tout en pavés et construit sur une des collines dominant la ville, cache de charmantes petites cours abritant de charmants cafés.
Initialement,
j'avais pensé y dormir sur un parking, nous faisons la route jusqu'à
Borovets, station de ski du massif du Rila) où nous trouvons un
camping sommaire. Les garçons construisent des arcs, tout va bien...
08/08/18
Jour:
107 km Total: 5379 km
Nous
avons (les garçons) finalement réussi à convaincre la plus
récalcitrante d'entre nous de prendre le télécabine qui mène au
pied du Pic Moussala (2925 m), le plus haut sommet de Bulgarie.
Nous
sommes déposés à un peu plus de 2300 m d'altitude. Nous
redescendons jusqu'au village (1300 m). 3h30 de marche. Le silence,
la nature, tous les sens en éveil... Pas vraiment. Les enfants, bon
marcheurs et toujours motivés pour entreprendre une aventure,
parlent sans arrêt. Pas à un moment, nous avons eu le silence pour
jouir du paysage. Ne parlons pas des animaux sauvages, ils nous ont
entendus à des kilomètres. Leur observation est donc vaine et archi
vaine.
Les
petits ont de l’énergie, nous sommes cuits.
La
route nous conduit désormais à Rila, un monastère du 10ème siècle
que j'avais repéré quelques années auparavant.
Éblouissant
de par sa taille, sa situation et surtout ses fresques, il mérite
largement le détour.
Sur
la route, les éboulements recouvrent la moitié des voies.
Au
camping, je me plonge dans les cartes du retour.
L'option
théoriquement la plus rapide serait de passer par la Serbie.
Seulement, la traversée de ce pays nous fait passer deux frontières.
Sortir de Shenghen, puis à nouveau y entrer. La frontière
serbo-hongroise avait été longue à passer en 2014. De plus, j'ai
lu, il y a peu, un article expliquant que la Serbie était un « cul
de sac » pour les migrants et que les contrôles y étaient
renforcés.
Avec
notre fenêtre en bois et ma barbe de...trente jours, je préfère
allonger le retour de 200 km, repasser par la Roumanie et éviter de
longues heures d'attente.
De
plus, dans le nord de la Bulgarie, une superbe citadelle dans des
montagnes peu fréquentées nous tend les bras à Belogradtchik.
C'est
décidé, le retour se fera par la Roumanie, puis l'itinéraire
classique : Hongrie, Autriche, Allemagne.
Les
enfants sont difficiles, il est temps de rentrer...
09/08/18
Jour:
295 km Total: 5677 km
L'état
de la route est aussi abominable que les paysages sont merveilleux.
Des saignées lacèrent la route tous les 100 mètres m'obligeant à
rétrograder en seconde. Les ouvriers sur les chantiers tentent
d'améliorer un bitume en décomposition. Je ne sais pas s'ils y
parviennent...
L'autoroute
qui doit nous faire contourner Sofia, la capitale bulgare, est
fermée. 1h30 de déviation et d'embouteillages.
Nous
arrivons tardivement à Belogradtchik. La forteresse, construite sur
un éperon rocheux à l'époque romaine et agrandie au 14ème, n'est
plus qu'un vague souvenir. Hormis un mur d'enceinte et deux-trois
portes, il ne reste rien.
Tout
comme à Tsarevets, sa position est idéale. Cernée par des pitons
rocheux tantôt ocres, tantôt beiges, elle offre au visiteur une
vision panoramique et romantique sur les collines environnantes.
Parking
dans les bois chez une petite dame bien sympa.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire