Frontière
moldave. Nous quittons l'Union Européenne et la file de voiture
n'annonce pas un passage rapide. Évidemment, nous avons choisi la
mauvaise file. Nous avançons de 10 mètres tous les quarts d'heure,
celle de gauche progresse de 30 mètres dans le même temps. Des
motards slovaques remontent les files, ils sont six et viennent se
mettre en tête de cortège. C'est donc six contrôles de passeports
de plus d'attente. Il fait une chaleur assommante.
3h30
plus tard et une inspection du camion, nous sommes en Moldavie. Plus
de GPS mais ma carte de Moldavie fera l'affaire.
Lorsque
j'avais repéré l'itinéraire sur internet, l'itinéraire conseillé
me faisait passer par Chisinau, la capitale.
Confiant,
je choisis, les chemins de traverses, conscient qu'il est déjà tard
et que je souhaite rejoindre Orhei avant la nuit, en évitant le
scénario catastrophe : nuit, piste, crevaison.
La
route est mauvaise, elle serpente, les pentes sont raides, les nids
de poule sont nombreux.
Le
soleil décline, virage à gauche. Nous sommes sur une piste. De la
bonne taule ondulée qui malmène nos vertèbres et la carlingue.
Nous roulons à 30 km/h, l'adhérence du camion est mauvaise car la
pluie a couvert de boue ce que la carte indique être une chaussée,
le soleil a disparu. Nous traversons des villages où les charrettes
ont remplacé les voitures. Un jeune garçon d'une huitaine d'année
nous toise du haut de son étalon.
Je
doute que l'on soit sur le bon chemin. Le halo de lumière du soleil
couchant m'indique cependant que nous sommes dans la bonne direction.
Nous croiserons forcément une route...
Enfin,
le bitume, Orhei, plus que 30 km. Il fait nuit, nous arrivons à la
pension Villa Roz, la seule probablement du pays qui permette
officiellement à notre fourgon de se garer pour la nuit.
Pas
de parking, une petite allée encombrée par le camping car d'un
anglais voyageant seul et le véhicule d'une famille polonaise. Nous
nous garons dans la rue, la propriétaire, Liuba, nous promettant une
place pour le lendemain.
La
petite dame nous prépare une repas pantagruélique : pain,
polenta, soupe et vin, beaucoup de vin.
25/07/18
Jour:
108 km Total: 2968 km
Initialement
, j'avais prévu de ne pas rouler aujourd'hui.
Je
me lève à 7h30. Le pneu arrière-droit enfoncé dans la boue semble
mal en point. De plus, le voyant de la direction assistée s'allume
et j'ai perdu mon klaxon lors des tressautements de la piste.
J'attends que toute la famille se réveille et nous partons à Orhei,
à 30 km pour faire inspecter le pneu et acheter de l'huile pour la
direction. Rien à signaler concernant le pneu, je refais le niveau
d'huile.
A
notre retour, la serrure des portes arrières se casse. Je ne peux
donc plus les ouvrir. La piste d'hier a laissé des traces . Les
vibrations ont également déglingué l'un des plafonniers et ont
réparé le faux contact du clignotant gauche.
Revenons
à nos portes.
Si
j'essaie de les bricoler pour les ouvrir, je risque de ne plus
pouvoir les refermer. Ceux qui me connaissent savent, que bien
qu'ayant une belle trousse à outils, je ne sais pas m'en servir.
Mieux
vaut ne pas tenter le coup.
Seulement,
il me faut pouvoir les ouvrir, car mis à part le matériel, les
vélos des enfants, le fait qu'à la frontière on me demandera
l'ouverture de la porte, c'est l'unique accès pour vider les
toilettes chimiques.
Pour
le moment, nous nous préparons pour la randonnée prévue. On va
essayer de profiter de notre court séjour en Moldavie.
L'objectif
est le monastère d'Orheiul Vechhi.
Plus que l'édifice en lui même, c'est sa situation exceptionnelle qui rend le lieu remarquable. Posé sur un promontoire dominant la vallée du Răut, il surmonte des falaises abritant des grottes habitées il y a des millénaires.
Plus que l'édifice en lui même, c'est sa situation exceptionnelle qui rend le lieu remarquable. Posé sur un promontoire dominant la vallée du Răut, il surmonte des falaises abritant des grottes habitées il y a des millénaires.
Dix
kilomètres en plein cagnard.
Dans
le village, comme dans la plupart de ceux que nous avons traversés,
des puits dans lesquels les villageois viennent s'approvisionner
agrémentent le paysage.
Nous
retournons au fourgon.
Alex,
un voyageur ukrainien de passage et parlant russe, comme la majorité
des moldaves, me propose de venir avec moi à Orhei pour trouver un
carrossier.
Nous
partons donc tous les deux et discutons de nos vies sur les routes
escarpées de ce joli petit coin de Moldavie.
Le
carrossier peut me la réparer demain matin...
Anne-Gaëlle est KO, grosse insolation, les petits chahutent dans les hamacs.
Après
un repas de roi préparé par la petite dame avec les légumes du
jardin, je termine la soirée avec Alex, Paul, l'anglais du camping
car, et une bouteille de cognac.
26/07/18
Jour:
133 km Total: 3121 km
L'employé
de la carrosserie ne comprend pas pourquoi nous nous entêtons à
réparer cette porte avant notre retour en France. En plus des
raisons énoncées précédemment, la somme qu'il me demande est un
argument supplémentaire : 13 euros !
A
Orhei, nous retirons de l'argent. Les plus grosses coupures moldaves
valent 200 leu soit 10 euros. Le salaire mensuel moyen est de l'ordre
de 60 euros...
Après
« l'étape garage », nous nous dirigeons vers Tipova, 45
km au nord d'Orhei.
Un
monastère troglodyte (12ème – 13ème siècle) surplombant la
rivière Dniestr. L’édifice comprend deux églises et une
quinzaine de pièces. Superbe.
Comme parfois en moldavie, les fauteuils de jardin sont de vieux sièges auto recyclés...
Au
retour, nous passons la porte des caves de Branesti. Une femme
antipathique nous annonce que la visite se fera en russe finalement,
nous pousse gentiment jusqu'à la sortie, arguant que le complexe est
fermé.
Nous
nous garons à l'entrée du village de Butuceni, dont la piste
principale est bordée des traditionnels puits mais aussi de jolis
portails ouvragés.
Comme
ailleurs en Moldavie mais aussi en Roumanie, des chiens errants, qui
lorsqu'ils en ont assez d'errer, se jettent sous les roues du camion.
Petite promenade dans le village avec Gaspard.
Le soir, alors que ma petite famille dort, nous apprenons quelques rudiments de russe, entre autre,avec Alex , Paul, Matthieu, un français de passage et un petit verre de cognac.
27/07/18
Jour:
369 km Total: 3490 km
Départ
matinal. Nous quittons Liuba et Alex. Paul ronfle encore.
Par
une belle route bien bitumée, nous gagnons Chisinau, la capitale.
Petite,
la cité m'avait été déconseillée par Alex notamment. Pas grand
chose à voir m'a-t-on dit.
J'aime
me faire ma propre opinion, et déjà, j'ai repéré un marché
central à proximité du centre-ville.
Nous
nous garons facilement, traversons deux parcs à proximité de la
cathédrale. Moment de jeu pour les enfants. Nous gagnons ensuite à
pied le marché où les couleurs et les odeurs se mêlent
harmonieusement. Un vrai lieu de vie.
Nous
en ressortons avec deux skates pour les garçons, négociation ardue
mais sans réel succès.
Nous
reprenons la route, la frontière est franchie en 45 minutes à mon
plus grand étonnement.
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