Une "ascension éclair" organisée du 12 au
21 août 2001 qui visait à gravir le plus haut sommet du continent Africain, le
Kilimanjaro et son célèbre Uruh Peak qui culmine à 5895 m. Aucune technique
n'est requise pour s'y attaquer mais l'acclimatation ou plutôt la
non-acclimatation cause plus de 50% d'échecs... Bienvenue sur une montagne
unique au monde, bienvenue sur la lune...
12-13/08/2001
Départ de Roissy. Après des escales interminables à Rome et à Jeddah (Arabie Saoudite), nous parvenons à Nairobi, capitale du Kenya... 6 heures de bus plus tard, de routes chaotiques, de troupeaux évités de justesse, nous arrivons à Arusha, ville départ pour ceux qui rêvent de conquérir le Kilimanjaro . Nous sommes partis de chez nous depuis...38 heures ! Nous rencontrons les quatre français qui seront avec nous pour l'ascension du toit de l'Afrique.
18/08/2001
20/08/2001
12-13/08/2001
Départ de Roissy. Après des escales interminables à Rome et à Jeddah (Arabie Saoudite), nous parvenons à Nairobi, capitale du Kenya... 6 heures de bus plus tard, de routes chaotiques, de troupeaux évités de justesse, nous arrivons à Arusha, ville départ pour ceux qui rêvent de conquérir le Kilimanjaro . Nous sommes partis de chez nous depuis...38 heures ! Nous rencontrons les quatre français qui seront avec nous pour l'ascension du toit de l'Afrique.
14/08/2001
Départ
pour Machamé Gate où nous rencontrons les guides et les porteurs (
9 ! ). C'est aussi le passage obligé pour payer les taxes d'entrée
au parc: 485 dollars par personne pour être autorisé à fouler les
pentes du volcan !
Nous
nous mettons sans tarder en route, l'ascension débute par un large
chemin, en forêt... Tous
partent devant, avec Gatien, nous préférons en garder sous le pied,
nous dormons ce soir à 3100 mètres d'altitude...
Le
chemin se rétrécit, deux heures plus tard, nous sommes dans la
jungle et dans la boue, abrités par d'impressionnantes fougères
géantes, dans une végétation des plus luxuriantes...
De temps en temps un cri de singe bleu...nous en avons pourtant jamais vus.
De temps en temps un cri de singe bleu...nous en avons pourtant jamais vus.
Après
4 heures de marche, la végétation s'espace, nous parvenons à une
clairière, premier camp vers 3100 m à Machamé Hut.
15/08/2001
Le
lendemain, nous nous échappons une bonne fois pour toute, de
l'emprise de cette forêt. La végétation se disperse, de curieuses
plantes bordent le chemin: des séneçons géants.
Nous
distinguons désormais aisément le sommet, que la route est longue
encore ! Nous bivouaquons à Shira Plateau à 3810 m, nous
sommes six, Pascale, Nicolas et Claire ne se sentent pas très bien,
nous sommes montés vite mais nous n'avons pas le choix.
Le
vent souffle sans discontinuer et charrie par rafales des nuages de
poussière volcanique. Nous nous couchons
dans la poussière et le bruit...
16/08/2001
Réveil
matinal dans la poussière. En effet, je ne distingue plus la couleur
de mon sac de couchage, nous avons trois millimètres de poudre
sablonneuse sur le visage, dans la bouche et le nez. Après un bref
dépoussiérage, nous nous mettons en route.
Les
quelques séneçons qui avaient retenus notre attention la veille,
paraissent désuets, comparés aux milliers qui envahissent
l'endroit.
L'endroit
est superbe mais excessivement humide.
Après
une pause salvatrice vers 4300 m, nous redescendons jusqu'au bivouac
de Barronco ( 3950 m ).
17/08/2001
L'étape
qui s'offre à nous est assez longue. Nous nous levons au petit jour.
La condensation a gelé sur le toit de la tente et un vent frais nous
transperce le corps. Nous n'osons sortir de notre nid...
Après
un petit passage rocheux, nous faisons une petite pause vers 4000 m.
Les paysages qui nous attendent ne sont pas dignes de figurer sur
terre: des kilomètres de "rien", des étendues arides à
perte de vue, des bombes de lave qui jonchent le sol et pas le
moindre signe de vie...
Seuls
au monde, et 3000 m plus bas, la savane, un écosystème luxuriant
partagé par les Hommes et les bêtes.
Nous
arrivons fatigués au dernier camp vers 4700 m...
Gatien
et moi allons assez bien, Gilles semble tenir le coup, les autres
gisent dans leur tente, à
grand renfort d'aspirine et de Diamox.
Nous
ne voyons pas ce que nous dominons, la mer de nuage est tenace, elle
nous donne l'impression d'être
seuls survivants... Le sommet est là, quelques
centaines de mètres
plus haut.
Nous
nous couchons vers 17h30, dormons très
peu.
18/08/2001
Levé
23h30, départ 0h00...
Vais
je bien, vais je mal ?
Je
n'en sais rien, il fait nuit noire et mon unique pensée est de
marcher, de mettre un pas devant l'autre, dans cet énorme pierrier
qui doit nous mener à la consécration.
La température avoisine les -20°c, on n'entend pas un mot, juste le râle rauque si caractéristique de la marche à ces altitudes où nous ne sommes que de passage. 4900, 5000, 5200 m, les lampes frontales nous lâchent, on distingue les lumières scintillantes de Moshi près de 4000 m plus bas, encore un énième arrêt pour reprendre son souffle...
La température avoisine les -20°c, on n'entend pas un mot, juste le râle rauque si caractéristique de la marche à ces altitudes où nous ne sommes que de passage. 4900, 5000, 5200 m, les lampes frontales nous lâchent, on distingue les lumières scintillantes de Moshi près de 4000 m plus bas, encore un énième arrêt pour reprendre son souffle...
Cette
fois, c'est plus embêtant, Claire est courbée, elle crache puis
vomit...
Nous commençons à ne plus penser clair, le jour ne se lève que dans 2 heures, nous sommes terriblement seuls.
Nous commençons à ne plus penser clair, le jour ne se lève que dans 2 heures, nous sommes terriblement seuls.
Nous
repartons. Parfois, dans de telles situations, tout va mal.
Mais
avec le lever du jour, les soucis et les préoccupations scabreuses
s'effacent. Le premier rayon de soleil sur le visage nous redonne
courage.
Nous
arrivons très vite à Stella Point ( 5680 m ), nous savons désormais
que nous irons tous au sommet, il ne reste qu' 1h30.
Désormais
chacun son rythme, je pars avec Gilles, pressé d'en finir avec le
volcan...
Nous avançons comme des fous, gardant en ligne de mire le sommet, encouragés par les quelques occidentaux qui redescendent du point culminant de l'Afrique. Je me retourne, Gilles n'est plus là, je continue, j'arrive au sommet à bout de souffle…
Nous avançons comme des fous, gardant en ligne de mire le sommet, encouragés par les quelques occidentaux qui redescendent du point culminant de l'Afrique. Je me retourne, Gilles n'est plus là, je continue, j'arrive au sommet à bout de souffle…
Finalement,
le sommet me tend les bras 35 minutes après s'être arrêtés à
Stella Point.
Gilles
arrive, Gatien 50m derrière et quelques minutes plus tard, nous
sommes tous au sommet; grand moment à 5895 m !
Le
froid cinglant ( -25 °c ) nous oblige abréger notre séjour à cet
endroit si convoité, nous redescendons avec Gatien et Essoa.
Nous
savons que chaque mètre de perdu est autant d’oxygène disponible
gagné, nous descendons au pas de course .
Deux
heures après nous sommes à 4700 m, nous mangeons un peu, nous nous
reposons et repartons pour le dernier camp à 3150 m...
4700
m puis 5895 m
pour se poser enfin à
3150 m, la journée fut harassante: 15 heures de
marche !
De l'air et de
l'herbe: une
nuit de plomb !
19/08/2001
Après
avoir traversé la jungle, nous passons la porte "Mweka Gate".
Quatre
heures plus tard, nous sommes à l'hôtel, soulagés mais frustrés
de devoir rentrer sur Paris dès le lendemain...
Nous
allons dîner ensemble dans un restaurant d’Arusha. Une
longue table, des clients qui commandent, mangent et boivent et au
final, une addition que nous paierons pour toute la table. Les
autres clients ayant préféré partir avant…
20/08/2001
Départ
d'Arusha pour Nairobi, nous dormons, Gatien et moi dans le bus (quel
exploit ) et après 7 heures d'attente à Nairobi, nous montons dans
l'avion qui, d'escales en escales nous ramène quelques dizaines
d'heures plus tard à Roissy, éreintés et déboussolés par les
42°c à Jeddah en Arabie Saoudite.
21/08/2001
Arrivée
à Roissy, 9 jours après être partis; vraiment trop court ! Nous
avons gravi le toit de l'Afrique, avec le regret de ne pas avoir
passé plus de temps sur place...
Je
porte mes photos à développer, le photographe me raye trois
pellicules...
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