Un guide papier sur la Slovénie, un atlas routier
européen, un fourgon, aucune préparation et la volonté de se laisser porter par
le voyage. 10 jours en liberté et en famille sur la route vers l'est,
afin d'échapper à la monotonie automnale. Venise en Italie et Luzern en Suisse
sur le retour, un moyen de retarder la fin du voyage...
20/10/2013
Jour : 412 km Total : 412 km
Jour :
368 km Total : 780 km
Jour :
495 km Total : 1275 km
26/10/2014
20/10/2013
Jour : 412 km Total : 412 km
Nous
partons tardivement, ravis de retrouver le fourgon de nos aventures.
La
première étape nous conduit chez des amis à Montbéliard dans le
Doubs.
A
peine arrivés, nous réalisons que, fait exceptionnel, nous avons
oublié les passeports. A force de ne plus préparer nos voyages,
nous avons oublié l’essentiel. Cela ne devrait pas poser de
problème pour les pays situés dans l’espace Shengen mais la
Suisse que nous devons traverser, impose des contrôles aux
frontières. Nous avons bien notre carte d’identité mais nous ne
pouvons en aucun cas justifier l’identité des petits.
Se
faire envoyer les passeports ? Possible mais coûteux, cela nous
retardera et l’idée de laisser ces documents se perdre dans la
nature ne me plait pas.
Éviter la Suisse ? C’est possible. Un peu plus long mais c’est
possible. C’est d’ailleurs la solution envisagée jusqu’à ce
qu’une idée me traverse l’esprit, ce genre d’idée illustrée
par un « eurêka ! » soudain dans les bandes
dessinées.
Mon
ami JP vit à quelques kilomètres de chez moi. Il a de la famille à
10 km de Montbéliard, il prend la route demain pour rejoindre la
Franche-Comté. J’appelle mon père qui part chercher nos clés
chez mes beaux-parents, retrouve nos passeports chez nous, retrouve
JP sur un trottoir à une heure avancée, lui transmet les
passeports.
21/10/2013
Le
lendemain, nous avons les passeports aux environs de 16h00 et nous
pouvons reprendre notre route.
Nous
traversons la Suisse de nuit. Le douanier ne veut pas de mes quatre
passeports que je tends fièrement. A la sortie du pays, nous
manquons vraisemblablement un panneau indicateur et nous nous
retrouvons sur une petite route de campagne non éclairée et si
étroite que pour croiser les rares voitures, nous devons nous
arrêter. Après quelques kilomètres, un pont en bois enjambe ce qui
semble être une rivière. Hauteur maximale : 2,20 m. Nous
faisons 2,80 m. Ce sont les poutres obliques qui empêchent notre
passage. C’est donc en warnings et au milieu de la chaussée que
nous franchissons ce pont au ralenti. Enfin, nous retrouvons notre
route. Il s’agit plus précisément des quelques kilomètres
d’autoroute autrichienne qui doivent nous mener en Allemagne. Nous
n’avons pas la vignette obligatoire mais lassés par ces
contretemps, nous prenons le risque.
Nuit
dans une station service en chantier quelque part en Allemagne.
Le
vacarme des marteaux piqueurs et les bips stridents des engins de
chantiers nous réveillent. Le fourgon est entouré par des plots de
signalisation. Visiblement, les ouvriers ont attendu notre
réveil et, sitôt partis, ils investissent notre place de parking
pour commencer à travailler.
Journée
sur la route à travers l’Allemagne et l’Autriche. Nous
franchissons tardivement la frontière slovène et nous trouvons un
petit parking idéal pour passer la nuit. Le décor : le Lac de
Bled, son île et son château médiéval.
Nous
nous dégourdissons les jambes sur la promenade agréable tracée le
long du lac.
23/10/2013
Jour :
127 km Total 1402 km
Réveil
matinal au pied du château. Nous reprenons la promenade entreprise
hier à la nuit tombée et nous nous rendons au pied de la
forteresse.
Le
chemin recouvert de graviers attaque raide. Nous hésitons puis
finalement chargeons le vélo de Gaspard sur la poussette et nous
nous lançons dans la pente.
Un
virage, deux, trois, je suis en nage. Quatre, cinq, six et voilà que
je glisse… sept, huit… Des escaliers ! Nous laissons donc
poussette, vélo, casque et tout ce qui nous est inutile au pied des
marches en espérant les retrouver plus tard. Je porte Émile,
Anne-Gaëlle tout le reste.
Quelques
centaines de marches plus haut, nous parvenons au parking du château.
Les automobilistes-touristes présents sur le parking sonnent comme
une confirmation : il y a bien une route qui conduit au
château…
Le
château présente un petit musée mais offre surtout une vue
extraordinaire sur le Lac de Bled et son île.
Redescente.
Nous
reprenons la route pour le Lac de Bohinj. Les villages traversés
sont sur pause. 100 ans qu’ils n’ont pas changé…
Nous
déjeunons en bord de lac, la pluie tombe, mais le tapis orange
que nous offre les arbres donne au paysage une lumière chaleureuse,
presque chaude.
Skofja
Loka est une petite cité médiévale assez austère, à
moins que ce soit le temps qui me donne cette impression.
Nous y
déambulons avec plaisir entre les vieilles bâtisses et dans ses
ruelles torturées.
Nous
espérons trouver ce soir un camping car nous n’avons plus d’eau
et une douche ne ferait pas de mal.
Plusieurs
fois, sur la route de Ljubljana, des panneaux indiquent « camping ».
Nous ne les trouverons jamais. Je sais qu’à quelques kilomètres
au nord de la ville, il en existe un ouvert toute l’année. Après
quelques calculs de géographe faits de nord, d’ouest, de soleil et
de nuit, j’en arrive à une conclusion à laquelle je ne crois pas
beaucoup, il faut bien l’avouer. Par miracle, nous tombons sur le
camping convoité.
Le
camping est donc ouvert toute l’année mais ses services ne sont
opérationnels que l’été. Ainsi, les douches se prennent au
fitness center, centre de sport en salle.
Moment
surréaliste où nous nous retrouvons dans les douches des femmes
avec poussette et petits, au son assourdissant de la Zumba slovène.
24/10/2013
Réveil
tardif, pluvieux et doux (il fait plus de 20 degrés dans le camion).
Direction Ljubljana où nous nous garons plein centre, place de la
république, vestige des années communistes.
Promenade
agréable dans la vieille ville. Montée au château en funiculaire.
Rien d’extraordinaire, la ville me semble même aseptisée mais
l’ensemble est paisible et harmonieux.
Nous
reprenons la route direction Postojna et le château de
Predjama. La route est d’or, merveilleuse, elle tournicote entre
prés et forêts. Nous nous posons sur le parking du château pour y
passer la nuit.
25/10/2013
Jour :
104 km Total : 1605 km
Réveil
dans les volutes de feu de bois provenant des rares bicoques
alentour.
Le
Château de Predjama dont les premières fondations datent du 13ème
siècle, est extraordinaire. Il est construit dans une immense cavité
naturelle et certaines salles de l’édifice sont des grottes. La
visite est un parcours du combattant pour qui l’entreprend avec
poussette mais elle est vivante (mannequins, mobiliers) et la
configuration du château est peu ordinaire.
Nous
reprenons la route pour Divaca et les grottes de Skocjan.
A
peine fini de manger et j’embarque mon Gaspard pour une visite
guidée de 3 km à 150 m sous terre…
Le
sentier plonge au fond des entrailles de la terre, Jules Verne nous
accompagne.
Un
canyon, des rapides, une cathédrale souterraine aux dimensions
démentielles. La sensation étonnante de parcourir des montagnes de
nuit et l’impression d’évoluer sous une couche nuageuse à peine
visible.
Une
passerelle, 45 mètres de vide et les flots, tout en bas…
Puis
je réalise à quel point ce dut être une aventure extraordinaire
pour les explorateurs de ces cavités, armés de leur seule lampe.
Enfin, l’envie de me mettre à la spéléologie. Idée vite
balayée, j’ai à peine le temps de lire 3 pages par semaine.
Gaspard
restera marqué par l’expérience.
La
route se poursuit direction Portoroz en bordure de mer Adriatique.
Douce
promenade en bord de mer, une glace à la main. Les vacances en
somme ! Il semble impossible de trouver un parking pour dormir
sur la côte. Nous finissons par demander à un flic qui nous indique
un parking interdit aux camping-cars mais qui n’est pas contrôlé
hors-saison.
26/10/2014
Jour :
207 km Total : 1812 km
Nous
partons pour Piran, ville
située à quelques kilomètres de Portoroz.
Nous nous étions cassés
le nez hier, ne trouvant pas d’accès à la cité. En effet, une
route menant à Piran est réservée aux voitures puis des navettes
mènent les touristes au centre ville.
Nous
cherchons donc une parade. Point de parking payant et de navette
gratuite, pour nous ce sera parking gratuit et navette pédestre. Le
trajet est long et descend en pente raide agrémentée d’escaliers
(nous nous réservons pour plus tard la souffrance de la remontée).
Bref,
Piran est un magnifique port vénitien fait d’églises et de
ruelles médiévales. Une ville en bout de péninsule, une ville cul
de sac comme je les aime.
La
place centrale est le lieu des cafés pris en terrasse, des jeux de
gamins en tous genres et des photos touristiques et officielles
(visiblement une délégation de l’Unesco y était en
représentation).
Navette
pédestre aux allures de randonnée alpine pour rejoindre le camion.
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