26/07/2006
Nous
partons vers midi à la gare ferroviaire, où nous devons prendre le
train pour Jaipur . Il
part à 14h15, impossible de savoir à quelle heure il arrive
précisément. Il y a bien un gars à Dharamsalah qui avait tapoté
sur son pc et nous avait dit qu' il mettait environ 7 heures, ce qui
nous ferait arriver vers 21h30...
Nous
arrivons à la gare, nous nous asseyons sur un muret. Un attroupement
d'hommes se constitue autour de nous. Ils semblent intrigués. Je
pensais que le fait que nous soyons étrangers retenait leur
attention. Mais non, ils sont intrigués, tels de grands gamins par
ma montre. Ils sont plantés devant nous, et enfin, l'un d'eux ose me
demander l'heure. Un " ouahhhhhhh " collectif et il y a une
dizaine de types qui se poussent pour observer ma montre. Nous
discutons un quart d'heure, ils nous apprennent que le train devrait
arriver vers 8h00... du matin. Nous allons sur le quai, nous
rencontrons un anglais qui nous informe qu'il devrait arriver vers
9h00... du matin également. Cette fois c'est sûr, nous risquons de
passer la nuit sur les rails.
Le
train arrive, nous y montons. Les wagons sont assez bien agencés,
même en deuxième classe (où nous étions). Ce sont des trains à
banquettes rabattables qui se transforment en couchettes, un peu
comme les trains en France. La comparaison s'arrête là. Les portes
restent grandes ouvertes pendant tout le trajet, des gamins pieds nus
montent et descendent en marche, les fenêtres restent ouvertes
également. La promiscuité ne dérange personne. Tout le monde met
ses pieds n'importe où, le sol est jonché de détritus, on se fait
passer un saladier, tout le monde prend à pleine main des poignées
de riz. Dans notre compartiment, un type étend tout son linge. Il
prétend dur comme fer parler anglais et pendant une heure il me
parle. En une heure, j'ai reconnu deux mots : " very beautiful
" ou plutôt "vely boutiful". Accompagné de deux
dames, ils sont néanmoins charmants, nous offrent à manger,
surveillent nos affaires. Les femmes s'étonnent qu'Anne Gaëlle ne
porte pas de bijoux, elles nous montrent fièrement leurs bagues et
boucles d'oreilles...
Nous
parvenons tout de même à nous endormir...
27/07/2006
Arrivée
à Jaipur, 9h30... du matin.
Fort heureusement, il s agissait d'un
train express (20h pour 823 km). Nous avons néanmoins dormi quelques
heures. Nous prenons un Rickshaw jusqu' à l'hôtel. Le programme de
la journée ne sera pas trop contraignant: se doucher / manger /
dormir / internet / manger / dormir... Demain, on visite, c'est
promis !
28/07/2006
Nous
partons de l'hôtel vers 11h00, plan en main, bien décidés à
découvrir les merveilles de la vieille ville. Nous finissons par
nous perdre. Nous prenons un pousse-pousse dont le chauffeur semble
connaître aussi bien la ville que moi... Il nous dépose à la porte
de la vieille ville et nous continuons à pied.
Jaipur
est la capitale du Rajasthan, région désertique à l'ouest de
l'Inde. Cependant, la mousson touche chaque année Jaipur et semble y
arrêter sa course vers l'ouest. 3 millions d'habitants, ville
polluée et agitée, ville moderne parfois, pauvre souvent et
terriblement miséreuse à certains coins de rue.
La
misère semble être parfois moins visible dans les campagnes,
parfois peut être, on pense s'y habituer. Souvent, elle vous
rappelle à l'ordre. Le Rajasthan est célèbre pour la beauté de
ses palais, fruit de la richesse et de la folie des maharajas. Mais
au coin d'une rue, des gens n'ont rien. Rien au sens propre du terme.
Des familles vivent sur des trottoirs, allongées à même le sol.
Des familles, un père, une mère, qui élèvent leurs gamins, les
lavent avec une bouteille d'eau, leur font des câlins et semblent ne
pas avoir la force de mendier quelques roupies. Ce qui est difficile
en Inde, plus que la misère (que je ne minimise pas !), ce sont les
contrastes. Un palais somptueux, et à 50 m, des familles qui se sont
octroyées deux mètres carrés de trottoir. 50 mètres les séparent,
50 mètres pour passer d'un monde à l'autre, 50 mètres qui en sont
des milliards... Pour nous, 50 mètres, c'est 50 mètres, et ce ne
sont pas les 5 roupies que l'on donne de temps à autre qui allègent
notre conscience...
Nous
entrons dans le City Palace, un palais emprunt d'influence Mogohl et
Rajahstanie. Il commence à pleuvoir, nous prenons un rickshaw.
Kumal
notre chauffeur, parle anglais et un peu français, il nous parle de
Toulouse, l'autre ville rose... Il nous dépose déjeuner et nous
l'embauchons pour nous conduire au Fort d'Amer, à 11 km de Jaipur.
Sur la route qui nous y mène, nous croisons un nombre incalculable
d'éléphants. Le fort d'Amer est un immense édifice accroché à la
montagne, dominant les collines environnantes...
Nous
y déambulons, entre escaliers, arches, porches, sombres couloirs,
cours et jardins intérieurs. Il est doté de multiples passages.
J'observe scrupuleusement le chemin emprunté, puis au bout d'une
heure, nous décidons de faire demi-tour, de peur de ne pas retrouver
la sortie... Encore une fois, les rencontres sont très amicales, on
nous serre la main, on veut figurer sur nos photos...
Nous
retournons à Jaipur et passons devant le Water Palace, mirage surgit
au milieu du lac.
Kumal
nous apprend que se déroule à 17h00, le Deej festival, festival qui
célèbre l'arrivée de la mousson. Nous assistons à quelques
danses, mais Kumal nous emmène, nous promettant une place de choix
pour assister à la parade qui rassemblera chanteurs, danseurs,
musiciens, éléphants et dromadaires.
Une
entrée gardée par des militaires, un escalier et une immense
terrasse en longueur, couverte de tapis verts sur lesquels sont
disposes quantité de chaises. Effectivement, cette tribune domine la
rue principale. La rue est bondée, les gens sont montés sur les
toits, les balcons et s'alignent sur les trottoirs.
Nous
comprenons assez vite que les critères pour accéder à cette
terrasse sont binaires : tu es blanc tu montes, tu es indien, tu
restes dans la rue...
Nous
découvrons ce à quoi nous avions échappé auparavant: le tourisme
de masse et ses effets pervers, cloîtrés, parqués, comme pour
mieux se protéger. Se protéger de quoi ? De la misère, des
agressions, de la saleté ? Se protéger des gens, des rencontres,
des échanges ? Se fondre dans la masse ou dominer la foule ? Je ne
m'étendrai pas trop sur ce sujet, mais nous ne voulons pas de cette
tribune présidentielle. Nous redescendons, nous nous noyons dans la
foule, et soulagés, profitons de cette belle fête.
Toujours
et encore, on nous aborde, ou on se plante devant nous sans rien
dire, juste par curiosité... Nous engageons donc la conversation...
" Everybody on the picture "... Un énième photo de
groupe.
29/07/2006
Repos
et internet, telles sont les missions que nous avons à accomplir
aujourd'hui . Nous partons ce soir en train pour Jodhpur
.
Une
heure de retard, mais nous arrivons vers 0h00.
Nous empruntons la
passerelle et tentons d'éviter tant bien que mal les gens qui faute
d'avoir un toit, préfèrent passer la nuit sur les quais...
30/07/2006
5h00
du matin, je me lève, Anne Gaëlle me prévient, une grosse bestiole
traîne dans la salle de bain. Effectivement un énorme insecte
faisant 4 bons centimètres (sans les pattes), se précipite dans la
chambre. Nous l'avons cherché pendant une heure, sans pouvoir le
retrouver.
Lever
11h00, nous avons mal dormi. Nous prenons un petit déjeuner sur le
toit de la Guesthouse où nous logeons. Nous sommes au pied de la
forteresse de Jodhpur, et du toit, nous surplombons toute la vieille
ville et ses toits bleus. Il fait chaud, très chaud...
Nous
prenons un rickshaw qui nous emmène au Mehrangarh Fort, le fort de
Jodhpur, toujours propriété du Maharaja du même nom. Il est
accroché à la montagne et domine du haut de ses 125 mètres, le
tumulte de la ville bleue. Nous déambulons sur ses remparts, passons
les portes, visitons les pièces .
A
chaque fenêtre, à chaque créneau, la vue est sans limite. L'air y
est par ailleurs plus frais que dans les ruelles tourmentées de la
vieille ville.
Nous
rejoignons à pied le Jaswant Thada, un palais de marbre blanc,
hommage à un défunt Maharaja.
Nous
redescendons en ville, nous sommes fatigués aujourd'hui. Nous allons
profiter de la fraîcheur de la chambre et réservons la visite de la
ville à demain.
31/07/2006
Anne
Gaëlle est malade ce matin, petite journée en perspective. Pendant
le petit déjeuner, nous rencontrons un indien qui pratique la
réflexologie. Nous prenons rendez-vous le soir même. Nous
participons à une dégustation olfactive chez un marchand d'épices,
puis nous rentrons. Je pars me promener dans la vieille ville et ses
ruelles tumultueuses dominées par le fort, m' égare dans le marché
aux mille odeurs, aux mille couleurs.
18h00,
Ashok tape à la porte... 45 minutes de réflexologie et 45 minutes
de massage. Anne Gaëlle va mieux !
01/08/2006
Comme
depuis trois nuits, nous avons mal dormi. Le ventilateur qui tourne
au dessus de notre tête fait un bruit monstre... Anne Gaëlle va
mieux. Nous partons à 11h00, en bus, pour Jaisalmer
, continuant ainsi notre course vers l'ouest. Le patron de notre
hôtel nous propose de nous emmener au terminal de bus. Il ne semble
pas être le roi de l'organisation, alors que nous attendons ensemble
sur un trottoir, nous l'abandonnons et prenons un rickshaw.
Jaisalmer
est l'une des cités les plus à l'ouest d'Inde, en plein désert du
Thar, un désert de type saharien. Effectivement, sur la route, le
sable fait son apparition, le vent également, et la chaleur surtout.
L'inde prend alors des airs d'Afrique. Des puits isolés, des
villages en ruine, du sable qui vole...
Vers
16h30 nous arrivons à Jaisalmer, assaillis par les conducteurs de
rickshaw et les propriétaires d'hôtel.
La citadelle de Jaisalmer s'érige en plein désert tel un château de sable. Par ailleurs elle est nichée sur une colline de gravas et de sable. Jaisalmer fait partie des 100 monuments les plus en danger sur la planète. Effectivement, les affaissements sont courants, et le travail du temps et de l'érosion aboutira à sa disparition si rien n'est fait pour protéger la cité. Les maisons et édifices arborent tous la même couleur, la terre utilisée donne de soyeux reflets dorés à la ville.
02/08/2006
Nous
partons nous promener dans la citadelle. On y entre par d'énormes
portes, au pied de vertigineux remparts. Les ruelles sont étroites
et tortueuses, les portes entrouvertes laissent apparaître des
tranches de vie qui semblent dater du moyen âge, l'ambiance est
sereine et fait rare pour l'Inde, Jaisalmer est une ville que l'on
pourrait qualifier de calme.
Promenade
donc, entrecoupée de pauses rafraîchissantes, il fait une chaleur
étouffante ici. Nous faisons tailler sur mesure deux tuniques pour
Anne Gaëlle. Prix par pièce : 1.70 euro, délai : 24 heures !
Nous
visitons ensuite le palais du Maharaja, musée sommaire mais la vue
qu' offre le toit est incomparable: la vieille ville est à nos
pieds, le désert marque l'horizon.
03/08/2006
Nous
partons à la gare pour réserver notre billet de train pour demain
pour Jaipur, nous repartirons vers l'est. Nous avons réservé un 4x4
pour qu' il nous dépose dans le désert, afin d'y attendre le
coucher du soleil. Après de difficiles négociations, nous partons
vers 15h00.
Sur
la route, nous visitons un temple jain, les murs et les portes sont
finement ciselés mais l'endroit ne dégage rien de particulier...
Puis
nous nous enfonçons un peu plus dans le désert, passons dans des
villages coupés du monde: quelques cases en plein vent...
Le
désert avance et parfois ce sont des plaques de sable qui recouvrent
la route. Nous prenons une piste, et, au pied d'immenses dunes, notre
chauffeur nous dépose. Il reviendra nous chercher plus tard. Nous
savourons maintenant la solitude et la sérénité du lieu. Nous
sommes seuls, complètement seuls. Le sable fin nous réchauffe la
plante des pieds, une petite bise nous empêche d'avoir trop chaud.
Nous alternons ascensions de dunes et repos, avec pour seule
occupation, la contemplation, pour seule contrainte, la liberté.
Nous semblons enfin échapper à tout ce qui rend l'Inde fatigante et
trépidante. Parfois les nuages cachent le soleil, les dunes changent
de couleur, les formes changent aussi. Rien ne semble figé.
Au
bout de 2h30, le soleil vient flirter avec l'horizon. Les ombres
s'allongent, le vent se calme, le sable change de ton, nous attendons
jusqu' à sa totale disparition. Le ciel est un brasier éphémère.
C'est fini, la lumière a fui, nous quittons cette parenthèse dorée,
nous devons rentrer.
Nous
retrouvons notre chauffeur et arrivons vers 21h00 à Jaisalmer.
04/08/2006
Petite
journée en perspective, nous nous reposons avant de passer la nuit
dans le train qui nous ramènera à Jaipur, pour accomplir la
dernière partie de notre voyage.
05/08/2006
Arrivés
fatigués à Jaipur (nous y étions la semaine dernière) à 5h15 du
matin, nous mangeons un bout et nous nous couchons.
Journée off
aujourd'hui, nous nous reposons dans un hôtel confortable
Demain, nous partons pour Agra.
06/08/2006
Aujourd'hui,
nous prenons le bus pour Agra.
Comme
bien souvent en Inde et ailleurs, prendre le bus ou le train, c'est
prendre le chemin des villes et villages isolés. Nous traversons
encore cette fois ci, l'Inde des oubliés.
Non
pas l'Inde des touristes, mais l'Inde de ceux qui les regardent
passer, lovés dans leurs véhicules climatisés.
Non
pas l'Inde des touristes, mais l'Inde des fermiers, des
ouvriers et des bergers, l'Inde de ceux dont on ne va pas parler.
Non
pas l'Inde des touristes, l'Inde authentique, où les traditions sont
perpétuées, l'Inde authentique, pour ne pas dire Inde pauvreté.
Nous
arrivons après 6 heures de bus à Agra.
Comme d'habitude, le
chauffeur souhaite nous emmener dans un autre hôtel, un hôtel qui
lui reverse une commission. Nous refusons. Son phare tombe en panne,
il commence à le démonter sur le bord de la route, fait tomber la
vis, nous demande de la chercher avec lui, alors qu' il fait nuit
noire...
Enfin
nous arrivons vers 21h00 à l'hôtel.
07/08/2006
Réveil
pluvieux à Agra. Nous commençons par nous offrir une balade en
pousse-pousse pour réserver nos billets de train pour dans deux
jours. Dans les côtes, je prends le relais...
Nous
regardons ensuite ce que vendent les échoppes et allons déjeuner
avant de visiter l'une des 7 merveilles du monde, le
Taj Mahal.
Il
s'agit du plus grandiose monument construit par amour. Des ouvriers
ont porté, entassé, ciselé, gravé des blocs de marbre pour en
faire l'un des plus extraordinaires édifices. Ils étaient 20 000,
ont travaillé sans cesse pendant 23 ans, et leurs mains, dit-on,
furent coupées après la réalisation de l'ouvrage, pour que jamais,
ils ne puissent reproduire telle splendeur.
Effectivement,
le lieu est sublime. Il allie avec une précieuse harmonie les lignes
tendues et les lignes courbes, l'immensité et la délicatesse, le
recueillement et la ferveur. L'Homme est un génie...
Le
Taj Mahal attire les touristes du monde entier mais les indiens s y
donnent rendez vous. Les sikhs, les musulmans, les hindoues, les
bouddhistes... La foule est dense et colorée, les femmes rivalisent
de beauté avec leurs saris brodés.
Nous
découvrons pendant plusieurs heures ses détails et ses adeptes, la
lumière décroît, le Taj Mahal se dore, nous devons rentrer.
Pour
la première fois, nous sortons la moustiquaire, outre les habituels
mouches et moustiques, des fourmis géantes et un lézard ont élu
domicile dans notre chambre.
08/08/2006
Balades
et shopping pour aujourd'hui. Journée paisible entrecoupée de
boissons fraîches , à l'abri des palmiers et parfois en compagnie
des singes.
Rencontre
avec un indien figurant dans James Bond " Octopussy".
09/08/2006
Nous
rendons la chambre à 10h00, et allons visiter l'immense fort d'Agra.
L'occasion surtout, de se promener loin du tumulte de la ville.
Nous
partons ce soir pour Varanasi. ( et encore une nuit dans le train ! )
10/08/2006
Arrivée
à 10h00 à Varanasi ,
ville sainte de l'hindouisme, ville sale et particulièrement
grouillante : rabatteurs, vols, arnaques en tout genre, milliers de
pèlerins, circulation anarchique, singes...
Varanasi est bordée par
le Gange, et chaque hindoue, se doit, une fois dans sa vie, d'y
effectuer son pèlerinage.
Pour
cela, des escaliers descendent directement dans l'eau du Gange, et
ce, à divers endroits, appelés Gaths.
On y lave les gamins, les buffles, on y fait des offrandes, on s'y purifie, dans une eau pourtant parmi les plus polluées au monde.
On y lave les gamins, les buffles, on y fait des offrandes, on s'y purifie, dans une eau pourtant parmi les plus polluées au monde.
On
vient y mourir aussi. Un dédale de ruelles sombres, étroites et
jonchées de détritus. A un coin de rue, du bois est entreposé. Il
sera pesé et servira à embraser le brasier pour les crémations.
Nous nous esquivons, un corps arrive, emmailloté dans un sari doré.
Une crémation, pour une nouvelle vie. L'odeur de l'être brûlé
emplit ces couloirs où l'on ne peut s'orienter.
A
Varanasi, la vie et la mort se côtoient, arbitrées par la
misère du monde. Elles se côtoient sans pour autant bousculer le
quotidien. Une ville grouillante, pesante et oppressante, mais c'est
ici que toute l'Inde traditionnelle se donne rendez-vous pour
perpétuer des rites ancestraux, d'une densité spirituelle telle qu'
ils occultent en partie les travers de la rue.
11/08/2006
Lever
04h30. Je pars pour une promenade en barque au lever du soleil. Anne
Gaëlle n'y tient pas, je la laisse dormir.
Nous
passons devant de nombreux Gaths qui bordent le Gange. J'assiste à
tout ce que le Gange offre aux pèlerins, à tout ce qu' ils font
pour le lui rendre.
Il
est 5h00, le jour se lève à peine, les eaux sont calmes, le ciel
limpide. Des cloches sonnent, des incantations inondent les berges,
les pèlerins, souvent de l'eau jusqu' au cou se recueillent. Des
petites bougies flottent à la surface de l'eau, des cendres aussi.
L'instant
est mystique, chargé d'une énergie impalpable, ni même
qualifiable, une énergie qui envahit le fleuve et qui semble
pénétrer au plus profond de chacun des pèlerins...
Rencontre
avec Philippe, un Français qui voyage seul, nous passerons la
journée avec lui. Nous partons demain pour Lucknow.
12/08/2006
Nous
déjeunons une nouvelle fois avec Philippe puis allons à la
gare. Nous devons rejoindre Lucknow. Nous quittons enfin cette ville
complètement folle et terriblement fatigante.
Dans
le train, un panneau indique que tout abus concernant le signal
d'alarme est sanctionné de 17 euros d'amende ou 1 an de prison !
J'espère qu' ils laissent le choix...
Nous
arrivons avec une heure et demie de retard. Nous prenons un rickshaw
qui nous emmène à l'hôtel que nous avions réservé. Il est 0h00.
L'hôte nous a fait faux bond, il n a pas honoré notre réservation.
Nous demandons donc au rickshaw de nous trouver un autre hôtel. Un
hôtel complet, puis deux, puis trois, puis dix ! Il est une heure du
matin, nous pensons sérieusement retourner à la gare et y attendre
que le jour se lève... Dernière tentative, dans un palace. Nous
arrivons pouilleux dans le hall du Deep Palace Hotel, l'officier à
la porte nous fait le salut militaire, il leur reste une chambre à
2750 roupies soit 50 euros (habituellement nous trouvons des chambres
correctes à 7 euros... ) Nous acceptons et nous nous endormons morts
de fatigue dans des draps ( ! ).
13/08/2006
Lucknow
est la capitale de l'Uttar Pradesh et est célèbre pour ses fameux
Nababs, riches commerçants musulmans.
Effectivement Lucknow ne
ressemble pas trop aux autres villes indiennes. Elle est relativement
propre, pas trop bruyante et pas touristique. Nous retrouvons ainsi
la sérénité de l'Inde des indiens, échappant aux harceleurs,
rabatteurs et commerçants à touristes. Comme d' habitude dans ce
genre de ville, nous suscitons des regards curieux et des sourires
amusés.
Nous
partons visiter la Residency, ancienne ville dans la ville, détruite
pendant l'insurrection au 19ème siècle, l'occasion de se promener
dans un parc tranquille et propre.
Nous
mangeons ensuite au Mac Donalds ( ! ) et nous nous promenons dans un
centre commercial ( ! )
Retour
dans notre palace où nous dormons une seconde nuit.
14/08/2006
Nous
quittons notre palace, regagnons un hôtel qui nous correspond
plus... Hôtel miteux, donnant sur la gare. Les abords d'une gare, en
France, sont toujours bruyants. Vous ne pouvez pas imaginer ce que
sont les abords d'une gare en Inde... cette nuit, nous partons
pour Haridwar, dernière étape de notre périple indien.
Attroupement dans la rue, la police, une alerte à la bombe...
Rassurant trois heures avant de prendre le train le jour de la fête
de l'indépendance... Ce ne fut qu' un colis suspect.
Nous
partons à deux heures du matin pour la gare. Comme d'habitude,
des dizaines d'indiens y dorment sur les quais. Nous nous frayons un
passage entre les corps inertes. Il est 3h10, notre train s'en va.
A
la gare, nous réservons notre dernier billet de train. Comme
d'habitude, c'est la désorganisation la plus totale. A un guichet,
les Indiens ne savent pas attendre les uns derrière les autres. Il
faut toujours que tout le monde se masse vers la mini ouverture de 15
cm. Tout le monde se colle, se pousse, se passe devant, s'occupe de
ce qu' on a dans notre sac, de ce qu' on dit, de ce qu' on fait... Si
un téléphone sonne tout le monde s'arrête de parler et tous
essaient de voir qui appelle, alors qu' ils ne connaissent pas le
propriétaire du portable. Lorsque j'ouvre mon sac, ils rentreraient
dedans s'ils le pouvaient. Ce n'est pas par malhonnêteté, c'est par
curiosité. Le petit orifice de 15 cm qui permet de donner un billet
au guichetier est pris d'assaut, régulièrement 4 ou 5 mains s'y
enfilent, quand ce ne sont pas les bras. Ajoutons qu' il fait au
moins 35 degrés... Ils sont fatigants les indiens...
15/08/2006
12h19,
après une nouvelle nuit dans le train, nous arrivons à Haridwar,
autre ville sainte pour les Hindoues.
Cette ville de 200 000
habitants repose en aval de la source du Gange et s'entoure de
collines boisées. Elle semble moins bruyante et plus conviviale que
bien d'autres villes. Nous nous reposons dans l'après midi puis
allons voir la cérémonie, qui chaque soir réunit des centaines de
fidèles. Tous prennent place le long du canal du Gange et déposent
dans l'eau des fleurs et des bougies. Certains se trempent dans les
rapides. La foule est dense, très dense, la ferveur est contenue,
les rites ancestraux.
Nous
nous perdons dans les ruelles du bazar, éclairées par 1000 petites
lampes. Haridwar n'est pas touristique, nos relations avec les
indiens sont conviviales et saines, il fait bon vivre dans cette
bourgade.
16/08/2006
Hardiwar
borde le Rajani National Park, couvert de jungle et de collines.
Tigres, léopards, éléphants sauvages, ours et des centaines
variétés d'oiseaux et de reptiles y vivent librement. Il est
malheureusement fermé à cette époque mais une agence propose des
petits safaris en bordure de parc. Nous partons donc en 4x4 en
découvrir les merveilles. Notre périple est entrecoupé de petites
marches.
Après
20 minutes de marche dans les broussailles, nous rencontrons un
paysan qui a domestiqué un éléphanteau de 4 ans. L'occasion de lui
faire quelques gratouilles derrière les oreilles.
Nous
observons des cerfs, des macaques, des oiseaux bleus, des aigles, des
chouettes, des toucans. En certains endroits, la foret, très dense
nous renvoie une multitude de sons, de cris. La foret est habitée,
et, dans ses feuilles géantes, l'écosystème est d'une richesse
impressionnante.
Nous
repartons en fin de journée, pour attendre sur un pont, le passage
des éléphants sauvages, qui régulièrement (les deux jours
précédents notamment), passent vers 19h00 pour s'abreuver. 19h30,
point d'éléphant, nous repartons un peu déçus, mais la journée
en forêt, loin de la civilisation, nous a permis d'apprécier la
solitude, le calme et la vie grouillante qui peuple ces espaces.
17/08/2006
Nous
nous levons tard, nous partons ce soir pour Delhi pour nous envoler
vers Paris dans la nuit de lundi à Mardi.
Visite
du Mansadevi Temple, un temple hindoue accroché à la montagne. On y
accède par un petit téléphérique. A l'arrivée, des dizaines
d'Hindoues vendent des fleurs qui servent aux offrandes. Le parcours
dans le temple est court mais rassemble des centaines de fidèles qui
s'arrêtent aux différentes étapes pour faire leurs dons. La vue du
temple s'étend sur Hardiwar et toute la vallée du Gange.
A
la gare, comme d'habitude, des vaches, des chèvres sur les quais,
des singes par dizaines qui s'en prennent aux voyageurs... C'est
fatigant l'Inde...
18/08/2006
Journée
de repos, promenades en pousse-pousse, toujours stupéfaits par ce
qui se passe dans les rues.
19/08/2006
Repos
20/08/2006
Repos
et petite balade dans les rues de Delhi, pour rejoindre un resto.
Nous partons demain soir pour l'aéroport.
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