24/07/2006
Nous appelons de bon matin l'ambassade de France au Pakistan pour connaître la situation sécuritaire à Lahore. Nous avons le feu vert de l'ambassade qui nous enregistre et nous recommande de ne pas sortir de Lahore. Anne Gaëlle a acheté un foulard qui lui permettra de cacher ses formes. Nous faisons nos sacs, prenons un taxi et partons. Nous arrivons à la frontière, Attari.
Nous avons plusieurs postes de contrôle
indiens et plusieurs autres pakistanais. Nous passons de bureaux crasseux en
bureaux crasseux, des bureaux sombres sans fenêtre ni lumière. Nous sortons
d'Inde. Nous parvenons sur une grande route. Sentiment bizarre d'être sortis
d'Inde mais pas encore au Pakistan. Cette route de 200 m qui sépare les deux
frontière fait de nous des inconnus. Nous ne sommes dans aucun État. On
décharge les camions au Pakistan, on en remplit d'autres en Inde, étrange
procession, étrange ballet que forment ces dizaines de porteurs, habillés en
bleu, portant une caisse sur la tête. Nous arrivons au Pakistan. Nous devons
attendre l'officier, c'est l'heure de la prière. Nous passons les check-points
sans difficulté, nous passons la dernière porte, nous sommes au Pakistan.
Le Penjab pakistanais est peu différent
du Penjab indien. Les mêmes mômes crasseux, les mêmes villes en ruine, la même
circulation au klaxon, mais les femmes sont voilées, les vaches ici sont
mangées et déjà, l'appel à la prière se fait entendre. Nous prenons un taxi et
arrivons à Lahore, cité sale et polluée un peu plus développée semble-t-il que
de l'autre coté de la frontière.
25/07/2006
L'hôtel
est confortable. Nous embauchons Lalah, chauffeur de taxi, pour nous
faire découvrir la ville. Nous voulons voir cette fameuse mosquée,
la Badshahi Mosque . Lalah
nous y dépose et nous attend, il nous dit de prendre tout notre
temps. Nous entrons par une porte dans un parc contrastant avec la
cohue de la rue. Ici, palmiers et familles qui s'adonnent à la
promenade. A l'extrémité, l'entrée de la mosquée. Nous montons
les marches, enlevons nos chaussures et entrons par la grande porte
dans la spectaculaire cour de la mosquée.
Une
cour immense au bout de laquelle trônent les minarets ocres et les
blanches coupoles de l'édifice. Le lieu est magnifique, l'ambiance y
est paisible.
Les
familles s'y promènent, y prient. Nous déambulons dans la cour,
sous les voûtes et entre les piliers, accompagnés par des dizaines
de paires d'yeux étonnés. Régulièrement, les hommes viennent me
saluer, les femmes et les enfants viennent saluer Anne Gaëlle.
Certains semblent fascinés. On nous dit que nous sommes beaux, on
nous pose multiples questions. Anne Gaëlle rencontre un fort succès,
une famille lui met son bébé dans les bras...
Les
instants sont surréalistes. Tous veulent nous dire un mot , nous
serrer la main et se faire prendre en photo avec nous...
Nous
quittons ce lieu magique et allons visiter le fort. C'est un espace
immense, parsemé de ruines, de voûtes, de palais et de pelouses.
L'appel
à la prière nous accompagne... Même engouement auprès des gens.
Nous
retrouvons Lalah, il nous dépose au restaurant. Je lui demande
combien je lui dois. Je lui donne ce que je veux... J'ai réglé
toutes les transactions au Pakistan, les hommes ne parlent pas aux
femmes inconnues...
25/07/2006
Il
a plu toute la nuit. Nous comprenons ce matin ce que signifie le mot
"mousson". Les rues de Lahore sont inondées. Nous
retrouvons Lalah à la porte de l'hôtel et nous partons en direction
de la frontière. Les difficultés commencent. Il pleut des cordes.
Certaines rues ne sont pas praticables, dans certains passages, nous
avons de l'eau jusqu'en bas des portières. Des gamins utilisent la
rue comme une piscine, ils sautent des bancs, des ponts tout
habillés. Lalah prie. Il implore Allah de nous laisser arriver au
poste frontière.
Certaines
voitures ont été abandonnées au milieu de l'eau, pour l'instant,
notre moteur n'est pas noyé...
Une
heure et demie plus tard, nous arrivons à Wagah, le poste de
frontière. Nous devons à nouveau nous soumettre aux multiples
contrôles. Un nombre impressionnant de policiers s'y trouvent, ainsi
que des unités d'élite, armés de fusils mitrailleurs. Nous
retrouvons les douaniers de la veille qui nous saluent cordialement.
Nous nous asseyons. Ils se rendent compte que nous n'avons passé qu'
une nuit à Lahore, nous sommes aussitôt suspectés, le ton change :
" vide tes poches ! ". On nous fait vider nos sacs, et le
moindre sac plastique est ouvert, la moindre bretelle de sac a dos
est palpée. Ils ne comprennent pas pourquoi nous ne sommes pas
restés plus longtemps. Peur du trafic ou vexés, nous ne savons pas.
Pour s'en sortir, je leur explique que j'avais vu sur internet des
photos de la mosquée de Lahore, et je l'ai trouvée d'une telle
splendeur que je n'ai pu m'empêcher d'aller l'admirer... Flattés,
les sourires réapparaissent, nous avons passé la première étape.
Nous passons devant trois gars assis qui nous interpellent. Ils nous
invitent à boire le thé, nous refusons poliment, ils insistent
lourdement. Nous acceptons, ils ne comprennent pas eux non plus. L'
officier nous dit qu' il n'aime pas les Américains ni les Anglais et
nous prend à parti. Nous parvenons à nous dépêtrer de la
situation, puis continuons nos passages aux différents check points.
Les suivants se passeront sans encombre, nous sommes de retour en
Inde ! Retour donc à Amritsar.
Demain,
nous prenons le train pour Jaipur.
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