Le Japon. A l'extrême est sur le planisphère.
Pays ultramoderne ? Emprunt de traditions millénaires ? Séismes, sumos et
mangas rythment-ils le quotidien de l'archipel ? Un petit voyage pour
vérifier... A pied, en train, en métro et sans les enfants, à la découverte de
Tokyo et, un peu plus au nord, des temples de Nikko.
03/05/2013
05/05/2013
07/05/2013
30/04/2013
Vol
à Roissy à 11h45. Pour éviter les embouteillages, nous y sommes à
7h00. Vol pour Moscou. Vu de l'avion, c'est la débâcle. Les
rivières et les lacs libèrent progressivement leur glace. Ici,
c'est une usine qui rend liquidité au cours d'eau qu'elle borde. Que
relâche-t-elle dans l'eau ?
Nous
avançons nos montres de deux heures. Vol pour Tokyo, nous avançons
nos montres de 5 heures. Entre cafés tord-boyaux (pourquoi j'en
prends à chaque fois que l'hôtesse passe ?) et micro-siestes, au
dessus de la Sibérie occidentale, centrale puis orientale et
derrière un ronfleur, nous arrivons après 9 heures de vol à Tokyo
.
Nous
sommes le 01 mai.
01/05/2013
Une
fois les contrôles passés (température corporelle, empreintes,
photo, passeport et douanes), nous nous retrouvons à l'extérieur.
Les fumeurs sont parqués dans des cages en verre.
Train
jusqu'à Asakusabashi, quartier de notre hôtel. Sans vouloir
véhiculer de clichés hâtifs sur le Japon, en face de moi se
trouvent: une jeune femme en jupette scotchée sur son téléphone et
un quadra plongé dans un manga. La rame complète est plongée dans
le silence...
Nous
gagnons l'air libre. Il est 13h30, nous laissons les bagages à
l'hôtel et reprenons le métro direction Asakusa. Un peu fatigués,
il est 7h00 de moins en France et ce ne sont pas les deux heures de
sommeil de l'avion qui nous ont reposés (Il est donc 6h30 en France
pour ceux qui n'ont pas pris la peine de faire le calcul).
Asakusa,
quartier animé dominé par la Sky Tree Tower (634 m) et célèbre
pour son Temple fréquenté, le Senso-Ji.
Le
Temple Senso-Ji.
Dîner
dans une gargote de 5 m carrés, impossible de me souvenir du nom du
plat ingurgité mais je me félicite pour mon habileté à manier les
baguettes.
Premières
impressions: le calme. Les piétons (certains protégés par le
masque anti-microbes) marchent tous dans le même sens et ne se
parlent pas. Par conséquence, lorsque nous nous parlons, nous nous
surprenons à chuchoter... Les fumeurs se retrouvent pour en griller
une exclusivement aux endroits prévus à cet effet. Pas de poubelle.
De toutes façons, on ne mange pas ni ne boit dans la rue... Enfin,
je ne cesse de confondre les trois mots que j'ai appris en japonais
avec le nom des stations de métro...
Coucher
à 18h30. Nous espérons faire 12h d'affilée...
02/05/2013
A
0h30, nous refaisons le monde, enfin on ne parvient pas un fermer
l'œil... Je descends chercher quelques biscuits à la réception.
Depuis le départ, je lis "Tokyo" de Mo Hayder, un thriller
se situant dans l'univers de la mafia japonaise. Dans les couloirs
sombres et déserts du 8 ème étage, je crains de croiser un
Yakusa...
Train
pour Nikko, bourgade à 1H50 de Tokyo.
La
banlieue de Tokyo défile. Les parkings voitures et vélos sont sur
élévateurs pour gagner de la place. Le linge qui sèche aux balcons
est disposé de façon méthodique et rigoureuse. Concrètement, il
n'est pas disposé comme le mien ou celui de mes voisins.
Le
repose-pieds (position chaussures) fixé sur le siège de devant se
déplie (position chaussettes) et offre aux chaussettes du voyageur
une moquette douce et fournie.
Une
voix enfantine et mélodieuse chante dans le couloir du train. C'est
la vendeuse de café et autres friandises. Le contrôleur pénètre
dans le wagon , ôte sa casquette et s'incline afin de saluer les
passagers...
Dans
le train, je pose mon gobelet de café sur le rebord de la fenêtre.
Je sais qu'il ne tombera pas, nous sommes au Japon, tout est propre,
tout est net, tout est sous contrôle....
L'omniprésence
de l'eau...
Nous
arrivons à Nikko .
Bus
pour le lac Chuzenji, situé à 1269 m d'altitude.
Petit
détour par la cascade d'une hauteur d'une centaine de mètres. Pour
y descendre, le visiteur n'a pas le choix: payer et prendre
l'ascenseur (avec groom et gants blancs). Nous descendons de 100 m
avec l'impression que les portes s'ouvriront sur un hall d'hôtel
luxueux.
C'est
par ailleurs le seul lieu où nous croiserons quelques touristes. Le
reste de la bourgade et les abords du lac semble endormis de longue
date... Peut-être est-ce ce froid glaçant qui décourage les
promeneurs.
Promenade
glacée le long du lac Shuzenji, halte dans un petit temple désert
et repas.
Sur
la route, des panneaux annoncent des travaux. Effectivement, c'est un
gros chantier qui grignote une partie de la route. Un ouvrier, armé
de son drapeau pour faire circuler et couvert par un casque est
vêtu de son traditionnel gilet jaune recouvrant un complet
veste-chemise-cravate du plus bel effet (!)
Le
bus nous dépose ensuite au Temple Togoshu, merveille classée
patrimoine mondiale de l'Unesco. Les touristes sont en grande
majorité japonais. Nous ne maîtrisons pas l'ensemble des codes mais
le lieu est de toute beauté, entouré pas de puissants arbres
centenaires.
Nous
redescendons vers le Pont sacré Shinkyo puis la gare de Nikko où
nous dégustons un cheese Cake en attendant le train.
Ce
qui est étonnant en matière de transports, c'est l'absence
d'attente, de temps morts. Il suffit de s'asseoir dans un train ou un
bus pour qu'il parte...
Dîner
à Asakusa...
03/05/2013
Réveil
tardif. Nous sautons dans le métro pour Shinjuku, quartier d'affaire
vraisemblablement endormi par le caractère férié de ce vendredi.
Shinjuku
est la plus grosse gare du Japon. Nous passons dix bonnes minutes à
tenter d'en sortir.
Une
fois à l'air libre, les promesses sont tenues. Des buildings et des
rues désertes.
Nous
montons au 45 ème étage de la colossale mairie (1 milliard de
dollars pour sa construction). Point de vue panoramique, Tokyo est
tentaculaire, le Mont Fuji se dessine au loin...
Nous
rejoignons Shibuaya à pied, en traversant le grand parc Yoyogi.
Shibuaya
est un quartier où se trouve le plus gros carrefour piéton du
monde. Une marée humaine se déverse sur la chaussée lorsque le feu
passe au vert. Une marée humaine capable de tout engloutir dans le
plus grand calme. Mieux vaut ne pas trébucher ou faire tomber ses
lunettes. Shibuya où la publicité est une agression. Elle stimule à
l'accès les yeux des humains, elle leur fait tourner la tête, elle
les épuise. En tous cas, nos yeux sont fatigués par tant de
sollicitations... Shibuaya est extraordinaire.
Nous
nous retrouvons exténués assis dans le métro, nos yeux clignotent
encore...
Nous
nous sommes trompés de ticket, c'est le bip du tourniquet qui nous
l'indique. Point de molosses qui nous plaquent au sol, point de garde
à vue ou simplement d'amende. Le contrôleur se confond en excuses :
"Excusez moi mais vous devez payer le complément..."
Le
Parc d'Ueno est une bulle d'oxygène et de verdure, lieu de promenade
des familles en ce samedi. Beaucoup d'enfants alors que nous en avons
vus très peu depuis notre arrivée. Le temple Toshogu est fermé,
nous visitons son jardin. Alors que les japonais se plient en quatre
pour photographier les fleurs abritées d'ombrelles, nous traversons
brièvement le lieu avec cette impression qu'il s'agit de la même
fleur dupliquée à l'infini.
Des
hommes et des femmes vêtus de kimonos pratiquent des danses
collectives traditionnelles. L'instant est d'une douceur exquise...
Une
glace ! Comme souvent, il faut payer dans une petite machine qui vous
délivre un ticket. Évidemment tout est écrit en japonais et la
commerçante semble bien trop affairée pour venir nous aider.
Finalement, nous abandonnons vaincus par cette machine qui ne veut
rien comprendre...
Nous
rejoignons à pied le quartier de Yanaka. Son cimetière est un lieu
de grande quiétude.
Sa
rue commerçante est vivante, grouillante et l'ambiance y est
"horizontale". En effet, de vieilles maisons, des échoppes
accueillantes, une rue piétonne et point de gratte-ciel. Une ruelle
à taille humaine. Les gens y sont assis, mangent et boivent dans la
rue !
Retour
en métro sur Asakusa où nous prenons progressivement nos habitudes.
Retour au Senso-ji, quelques sushis et nous retrouvons l'hôtel situé
à deux stations de métro.
05/05/2013
Métro
pour Odaiba, île artificielle et futuriste. Le panorama à lui seul
mérite le trajet...
En
effet, en sortant du métro, l'édifice de Fuji Television s'impose à
l'œil.
Nous
sommes dimanche. Des milliers de japonais sont venus ici prendre le
soleil. Des tentes et des barbecues géants sont installés. Pour 500
yens (4 euros) une barquette de pâtes avec des œufs et de la
viande. Moment précieux d'un pique-nique au soleil assistant, avec
une foule immense à un spectacle de jongle sur l'esplanade d'Odaiba.
Odaiba
propose également au visiteur une réplique de la statue de la
liberté et surtout une vue merveilleuse sur la baie de Tokyo et le
Rainbow Bridge qui est, je l'avoue, la raison de ma présence ici. Un
pont immense, passé à l'aller en monorail, que nous nous apprêtons
à emprunter à pied pour regagner le continent.
Petit
détour par le mall où nous découvrons avec stupeur une nurserie
pour chats et un magasin immense entièrement dédié à nos amis les
chiens. Vous y trouverez, outre les classiques laisses, des
vêtements, des sous-vêtements, des poussettes, des cosys, des
landaus, des bonbons et un traiteur. N'oublions pas le toiletteur
pour garder le poil soyeux.
J'oubliais
de vous dire, mais vous l'aurez compris, que le chien, au Japon, est
considéré comme un humain ou plutôt un bébé. Il est donc habillé
suivant la mode et trimballé dans une poussette prévue à cet
effet.
Sur
la plage, des combats de Sumos sont organisés et des enfants peuvent
s'y initier. Les enfants valdinguent, les sumos ne leur laissent pas
la moindre chance...
Revenons
cependant à ce qui m'intéresse davantage, le Rainbow Bridge que
l'on peut donc franchir à pied.
Nous
atteignons les premiers piliers du pont. La promenade est fabuleuse
tellement la vue qui s'offre à nous est panoramique.
De
retour sur le continent, nous prenons, à pied, la direction de
Ginza. Les kilomètres s'enchaînent sans que nous rejoignions
une route figurant sur ma carte incomplète. Lassés, nous nous
affalons dans le métro. Arrivés à bon port, nous réalisons le
chemin qu'il nous restait à parcourir...
Ginza,
temple du luxe, nous devons ramener à une connaissance, de la colle
spéciale pour papier japonais. Le magasin que nous cherchons se
trouve à Ginza. Autant chercher un baguette sur un passage piéton
de Shibuaya. Et pourtant, à force de demander, nous trouvons ce
magasin et un miracle n'arrivant jamais seul, nous trouvons la colle
en question !
Retour
sur Asakusa où nous voulons jouir du panorama du haut de la Skytree
Tower. Le prix exorbitant nous décourage (80 euros à deux) d'autant
plus qu'il ne nous reste qu'une petite poignée de yens.
A
l'hôtel, je demande à visiter les capsules. Ce ne sont pas des
chambres mais des lits enfermés dans des boites. Télévision et
lumière sont les deux seules options disponibles mais pour une
trentaine d'euros la nuit, il ne faut pas trop en demander...
06/05/2013
Dernier
jour au Japon.
Nous
partons très tardivement pour Yoyogi où nous retrouvons le parc qui
abrite le temple Meiji Jingu
Le
lieu est très fréquenté en ce jour férié. Tout est toujours très
fréquenté cependant, jour férié ou pas. Le temple est un petit
havre de paix.
Un
mariage a lieu. A la vue de la procession, nous avions pensé à des
funérailles tellement les membres du convoi semblaient graves. Puis
le couple en tête sacrifie aux éternelles séances photo. C'est
donc un mariage.
Nous
filons par la suite à Harajuku. Harajuku est "the
place to be". Un quartier où les derniers accessoires de
mode sont en vente libre (Bien que l'on puisse envisager d'en
interdire la moitié). Dans les faits, il s'agit d'une ruelle où
l'ensemble des articles et des publicités vous agressent violemment,
tout comme les hommes-sandwich, les mégaphones et la musique.
Nous
prenons ensuite le métro pour Roppongi.
C’est
ce moment que nous choisissons pour compter nos yens restants. Et
c’est à ce moment que tout devient plus compliqué.
Il
nous faut quelques milliers de yens pour rejoindre l’aéroport
demain. Il nous faut au moins 1000 yens pour manger. Il nous faut
2900 yens pour monter sur la plate-forme d’observation de la Tokyo
Tower. Il nous faut quelques centaines de Yens pour rentrer en métro
et pour boire un café avant de prendre l’avion. Dans les faits, le
compte n’y est pas.
Si
nous ne mangeons pas ce soir, nous n’avons pas assez. Si nous ne
montons pas à la Tokyo Tower… Non, il nous faut monter. Si nous
rentrons à pied à l’hôtel, nous devrons traverser tout Tokyo et
ce ne sont pas les 5 euros d’économie qui vont solutionner notre
problème.
Curieusement,
à Tokyo, très peu de distributeurs d’argent. Nous cherchons donc
une poste. Nous marchons trente minutes. Le caissier d’un
Seven-Eleven nous rappelle que ce lundi est férié.
Nous
nous rendons dans le hall de la Tour de Tokyo, un magnifique et
salvateur distributeur de billets nous sort de cette fâcheuse
situation.
Tokyo
Tower est la réplique rouge de notre Tour Eiffel. Elle fut
construite ente 1957 et 1958. Elle s'élève à 332,6 m soit 7,6 m de
plus que notre tour parisienne. La vue de la
plate-forme située à 250 m est sans limite et l’horizon ponctué
des toits des buildings.
07/05/2013
Aéroport,
vol pour Moscou (10 heures) puis pour Paris (3h40). Nous avons voyagé
avec le soleil, il ne s’est pas couché depuis 24 heures, nous non
plus d’ailleurs…
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