La Laponie est cette région
située au nord du cercle polaire, qui couvre la Norvège, la Suède et la
Finlande. Les roues de mon avion se posent à Ivalo, à 40 km de la frontière
russe, à 69° N, soit 3° au nord du cercle polaire . Je pars seul, ski
nordique et motoneige sont au programme et l'espoir d'apercevoir dans la nuit
polaire, des aurores boréales....
18/02/2012
Première fois que je pars tout
seul, l’idée me démangeait depuis un petit bout de temps… Les ruines
peinturlurées le long des voies du Rer D entre la Gare du Nord et Roissy ôtent
d’emblée toute perception et projection du voyage.
Arrivée à 23h00 à Helsinki où le froid et la neige
m’interpellent dès la sortie de l’aéroport. Pourquoi sortir par ailleurs,
l’avion qui doit me mener à Ivalo, tout au nord de la Finlande, en Laponie,
part à 7h30. Je regarde donc deux films et ne trouve pas le sommeil.
Il me reste quelques dizaines de centimètres de vitre, avant que la fenêtre ne soit totalement obstruée par la neige qui s’accumule au sol et celle qui déborde du toit. La température est de –8°c mais le vent est fort et la neige tombe sans discontinuer.
20/02/2012
Il est 17h45. Je reste jusqu’à 19h15, seul par –13°c dans ce lieu givré. C’est moi qui suis givré. Le ciel se couvre, pas d’aurore ce soir.
21/02/2012
22/02/2012
Je repars le soir même à la recherche des aurores boréales ( après m’être vêtu comme il se doit… A chaque fois que je sors, je dois empiler des couches sur toutes les parties du corps, c’est une véritable entreprise de s’habiller…) et grimpe sur la colline dominant Saariselka.
Douche au sauna et l’attente commence par un café au pub qui m'est devenu familier (je passe la nuit à l’aéroport d’Helsinki).
10h30 d’escale à Helsinki. L’aéroport est désert. Je n’ai jamais vu un lieu où transitent des milliers de voyageurs tous les jours, aussi silencieux. L’ambiance est extraordinaire.
24/02/2012
Rer B, le gris remplace le blanc...
19/02/2012
J’ai dormi entre… 7h30 et 8h45. L’Airbus A 320 de Finnair se
pose sur une piste gelée, une patinoire balayée par le vent. La neige, à
travers le hublot, est à l’horizontal. Cela n’empêche pas les japonais de
photographier l’avion, la passerelle et la neige sous toutes leurs coutures.
Bus pendant 30 km dans un paysage boisé, enneigé et figé. Arrivée à Saariselka
où je prends possession de ma chambre.
Il me reste quelques dizaines de centimètres de vitre, avant que la fenêtre ne soit totalement obstruée par la neige qui s’accumule au sol et celle qui déborde du toit. La température est de –8°c mais le vent est fort et la neige tombe sans discontinuer.
Je réfléchis donc au programme de mes quelques jours.
Différentes options, différentes prestations, je compare, je m’informe,
j’interroge la météo…
Quelques courses, quelques
photos, une sieste de quelques heures… Demain, ski de fond. Saariselka est au
cœur du Parc National de Urho Kekkonen et possède 230 km de pistes de ski
nordique.
20/02/2012
De gros flocons tombent lorsque je me lève. Je ne suis
pas pressé, le petit déjeuner est servi entre 10h00 et 11h00. C’est la première
fois que je constate de tels horaires… Je loue donc mes skis et me lance sur
une piste qui d’après la carte, longe une rivière. Je n’ai aucune idée de la
vitesse à laquelle je vais avancer car la dernière fois que j’ai utilisé des
skis nordiques, c’était avec une pulka (traineau).
Je m’enfonce donc dans les bois et rejoins le refuge de
Lutto, une petite pièce pourvue d’un poêle à bois.
13,2 km aller-retour de
solitude malgré quelques skieurs rencontrés. La neige cesse sur la fin et le
soleil, très doux, presque inexistant à ces latitudes, fait son apparition.
Quelques courses, un coucher
de soleil interminable et caressant et à la vue du ciel clair, je me persuade
que ce soir, je verrai une aurore boréale.
Je quitte donc l’hôtel à
17h00, la nuit commence à tomber. Je pars à la recherche d’un lieu isolé, éloigné
de la ville (pas de pollution lumineuse), praticable à pied et ne nécessitant
pas 3 heures de marche. Je trouve mon bonheur ou plutôt le lieu de mon
hypothétique bonheur : une plaine parsemée de quelques sapins et chalets.
Il est 17h45. Je reste jusqu’à 19h15, seul par –13°c dans ce lieu givré. C’est moi qui suis givré. Le ciel se couvre, pas d’aurore ce soir.
Une bière au Panimo, j’ai passé ma journée à marcher, je suis
fatigué.
Il neige encore à gros flocons ce matin. A cela, s’est ajouté
de fortes bourrasques de vent. J’avais prévu d’aller à ski à Kilopäa, ville
située à une dizaine de kilomètres et rentrer en bus. Cependant, il y a un bus
par jour et le retour n’est qu’à 16h35.
Je saute donc à 9h15 dans mes couches multiples et
attrape au vol le bus qui va à Kilopäa. Je ferai donc le retour à ski.
Les bourrasques ne faiblissent pas. Je pars sans tarder sur
l’itinéraire rouge, celui qui me fait passer au sommet d’une colline. Le vent
est favorable, je le sens fouetter mon sac à dos sans discontinuer. La
visibilité est mauvaise et visiblement, je suis le seul téméraire à être passé
là aujourd’hui. Mes skis s’enfoncent dans une poudreuse aussitôt balayée par le
vent. C’est dommage, je ne peux profiter de la vue. L’ambiance est résolument
polaire, voire apocalyptique…
Je retrouve l’abri
bienveillant des arbres mais le temps ne change pas. Enfin, au bout de 6
kilomètres, je croise quelqu’un. Puis quelques autres. Dans les bois, un
troupeau de rennes. Je reste une bonne demi-heure à les photographier.
Retour à Saariselkä et confirmation de ce que je pensais. Il
me semblait peiner sur les skis, même dans les descentes, je me faisais
doubler. Confirmation donc que la semelle de mes skis est pourrie et abîmée.
Beaucoup de russes ici (du fait de la proximité de la
frontière) et beaucoup de japonais (pas d’explication). Ces derniers sont
facilement reconnaissables, ils n’ont pas de tenue adaptée au grand froid…
Dans la soirée, le ciel s’éclaircit. Je passe entre 20h00 et
21h00 dans un champ de neige à l’extérieur de la ville. Le ciel se couvre,
toujours pas d’aurore malgré l’ambiance extraordinaire entre silence et
isolement.
22/02/2012
A 7h00,
-20°c.
J’ai réservé aujourd’hui une excursion en motoneige pour la
journée. Au programme : motoneige, lac gelé et pêche.
Nous sommes cinq motoneiges, le guide, dont je ne suis jamais
parvenu à retenir le nom prend la tête.
Paysages immaculés et reculés, la motoneige qui me semble peu
compatible avec l'immersion en pleine nature, me convainc sans peine. La
vitesse est grisante et nous traversons des paysages sublimes, croisons un
troupeau de rennes . Deux espagnoles occupent le deuxième position, elles ne
sont pas douées pour la conduite ou simplement sont-elles mortes de peur. Ce
qui pourrait constituer une sacrée frustration pour les autres et moi en
particulier, est en fait une aubaine. Je suis en dernière position. Je peux
ainsi prendre toutes les photos que je souhaite. Je rattrape le groupe au pas
de course par la suite.
Pause pour déjeuner
dans une « véritable tente lapone » plantée au bord d’un lac gelé.
Malgré le folklore, le lieu est immense et apaisant et l’ambiance
polaire…
Tentatives infructueuses de
pêche, traversée du lac en raquettes et nous remontons sur nos machines.
Les derniers kilomètres se
font sous une lumière rasante sur les collines dégarnies. Le paysage s’y dévoile
à perte de vue.
Je repars le soir même à la recherche des aurores boréales ( après m’être vêtu comme il se doit… A chaque fois que je sors, je dois empiler des couches sur toutes les parties du corps, c’est une véritable entreprise de s’habiller…) et grimpe sur la colline dominant Saariselka.
Le ciel se couvre, j’y suis resté 2h30 par – 13°c. Pas de
chance.
23/02/2012
23/02/2012
Jour du départ, -12°c.
Il faut que je rende ma chambre avant d’aller skier.
Je me rends chez le loueur habituel, il n’a plus de ski. J’en
loue donc dans une autre enseigne et là, miracle… Les skis que j’avais loués
précédemment étaient visiblement très fatigués. Avec ces nouveaux skis,
j’avance, je glisse, je vole presque… Le temps est couvert mais il ne neige
pas. La piste serpente jusqu' à des « treeless fells », des collines
nues, qui permettent de porter, de leur sommet, le regard très loin. C’est
assez rare ici car la majeure partie des sols est recouverte par des forêts
gigantesques. Je croise quelques skieurs et quelques rennes (l’un d’eux me
passe devant, à un mètre, alors que je fais une pause et prend la
« première à gauche » à l’intersection à laquelle j’étais posté), et
rentre avec nonchalance (maintenant que mes skis glissent !) à Saariselkä.
Douche au sauna et l’attente commence par un café au pub qui m'est devenu familier (je passe la nuit à l’aéroport d’Helsinki).
10h30 d’escale à Helsinki. L’aéroport est désert. Je n’ai jamais vu un lieu où transitent des milliers de voyageurs tous les jours, aussi silencieux. L’ambiance est extraordinaire.
24/02/2012
Rer B, le gris remplace le blanc...
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