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samedi 3 mai 2008

Syrie, voyage dans le temps

Deux semaines à toucher des pierres millénaires, un voyage dans le temps et hors du temps dans un pays où les trésors sont à chaque coin de rue...


17/04/2008 et 18/04/2008

Arrivée tranquille à l'aéroport, passage de douane " clope au bec " pour certains, tranquille disais-je, jusqu'au moment de récupérer les bagages... Une foule immense se tasse devant l'unique tapis roulant qui se doit de nous rendre nos bagages. Pas de panneau et les rares colis qui circulent, proviennent tous d'un aéroport différent. Les interdictions de fumer sont superbement ignorées et ceux qui croient reconnaitre leur bagage jouent les équilibristes sur les tapis roulants afin de gagner quelques précieuses secondes. En deux mots: la cohue. Arrivés dans Damas, ville poussiéreuse et déglinguée de prime abord, nous prenons un hôtel, déjeunons et décidons de faire une petite sieste bien méritée. Il est 16h30, nous nous autorisons à mettre un réveil à 18h30.
Réveillés tout habillés le lendemain à 8h30. Nous sommes donc sur pieds, après 16h00 de sommeil, pour entamer la visite de la vieille ville. 



Nous commençons par les souks animés puis nous nous dirigeons rapidement vers la mosquée des Omeyades, merveille d'architecture islamique. Déjà, mon appareil photo marque des signes de faiblesse...
Puis s'en est fini, il prend toutes les photos en leur ajoutant des taches vertes. Je ne vous parle pas d'un vieil appareil photo usé, mais celui que j'ai acheté deux jours avant le départ, un modèle sophistiqué d'une grande marque... Nous courons jusqu'au photographe le plus proche: verdict, le boîtier est HS, il faut faire jouer la garantie. J'ai pris en tout et pour tout 25 photos avec, je suis dépité. Heureusement que j'emporte toujours un petit numérique de secours mais ce dernier ne m'offre pas les possibilités que je peux avoir avec le réflexe numérique.



Retour donc dans la vieille ville et se vieilles rues animées, avec mon vieil appareil photo qui tente vainement de photographier cette vieille mosquée...
Bon, finalement je m'en remettrai mais je rage contre... contre personne d'ailleurs.
La vieille ville de Damas est entourée de remparts, comprend des souks à perte de rue, un quartier musulman, un quartier chrétien et un quartier juif. C'est un délice de s'y perdre entre églises et mosquées, avec ci et là, une vieille voiture américaine déglinguée.











La mosquée des Omeyades est un lieu sacré de l'Islam et une multitude de fidèle en vient aux larmes, lorsque il s'agit de rentrer dans la grande salle de prière et écouter ce qu' il s y dit... 





Retour à l'hôtel, toujours énervé par cette histoire d'appareil photo.

19/04/2008

Départ en bus-épave jusqu'à Maaloula, petit village suspendu aux montagnes. 



L'intérêt de ce village est qu'il est habité par des chrétiens et qu' il s'agit d'un des derniers lieux au monde où l'on parle encore depuis des millénaires, une branche de l'araméen, la langue de Jésus. La langue arabe n'a pas conquis cet endroit, lorsqu'elle s 'est implantée dans la région au 7ème siècle.
Le village est donc suspendu et hors du temps, doté de maisons de terre jaunes et bleues, parsemé d'églises et de monastères, reliées par des escaliers, et des passages étroits.
Belle promenade de bas en haut, croisant les fidèles nombreux et apprêtés pour assister à la messe de ce dimanche.
 









Nous retournons dans l'après-midi à Damas et réservons notre ticket de bus pour Palmyre demain matin.
Dans la rue, une voiture se fait siffler par un policier. Le conducteur téléphone. Le policier immobilise la voiture au milieu de la chaussée, le conducteur lui serre la main, lui met la main sur l'épaule et continue sa conversation. Le policier attend patiemment qu'il termine mais le conducteur ne semble pas être prêt à raccrocher. Les autres automobilistes s'énervent de ne pas voir bouger cette voiture au milieu de la chaussée, ils klaxonnent... Le policier leur montre que le contrevenant est au téléphone... Voici une des chroniques de la rue à Damas...

20-21/04/2008

Départ pour Palmyre et première voiture croisée à contre-sens sur l'autoroute (il y en aura d'autres...)


Arrivés à ce qui semble être l'unique station service à 150 kilomètres à la ronde, une file de plusieurs dizaines de camions attendent de faire le plein. Le chauffeur de bus passe par la sortie et rejoint rapidement la pompe.
A cet endroit c'est la cohue, les hommes sont munis de bidons qu'ils tentent vainement de remplir, tout le monde s'arrache le pistolet pour mettre quelques litres de diesel. La pompe est prise d' assaut, tous ont la cigarette à la bouche et se disputent le précieux liquide sans avoir conscience des dramatiques conséquences éventuelles...
Route pour Palmyre, à travers un désert rocailleux. Nous suivons les directions " Palmyra" et "Bagdad". Peu avant Palmyre, un dernier panneau nous informe que la frontière avec l'Irak est à droite, à 152 km...



Arrivés à Palmyre, nous engageons un type avec une voiture hors du temps mais semble-t-il pas encore hors d'usage.


Il nous emmène aux sites qu'il est difficile d'accéder à pied. Il nous emmène dans l'oasis de Palmyre, et nous emmène au château arabe pour le coucher de soleil, point de rencontre des touristes du monde entier (bien qu'ils ne soient pas si nombreux que cela), mais que nous savons apprécier, tant le lieu est beau.












22/04/2008

Visite du site romain, une ville de 40 000 âmes, vieille de 2000 ans,  dont il reste les vestiges éparpillés entre sable et montagnes.
L'endroit est magnifique, nous sommes seuls toute la matinée. Les photos parlent d'elles mêmes.





























Retour sur les ruines au coucher du soleil, accompagnés d'Ahmed avec qui nous discutons une petite demi-heure. Lorsque le jaune, le bleu et le gris se succèdent, trois couleurs, trois ambiances furtives, mais toujours le silence...





Nous partons demain pour Alep.

23/04/2008

Départ matinal en bus pour Homs, à deux heures de route. Le trajet n'est pas particulièrement passionnant mais il permet d''observer quelques familles bédouines qui vivent sous tente et élèvent des moutons, dans ce désert rocailleux.
Changement à Homs où il nous reste encore deux heures de route pour Alep.
Arrivés à Alep, nous prenons un taxi. Le chauffeur et son ami semblent ravis de nous rencontrer. Grande discussion. A un feu rouge, le chauffeur tend un fond de thé croupi à un policier s'évertuant à réguler la circulation, celui ci nous voit et sort d'on ne sait où, deux roses. Le chauffeur nous offre également des mouchoirs et des cigarettes...





Arrivés à l'hôtel, petite sieste aussi réparatrice qu'habituelle puis nous nous perdons dans Djeida, le quartier chrétien, quartier médiéval et animé où passages et arches se succèdent laissant apparaître des façades d'un autre âge.














Alep est une ville en effervescence de deux millions d'habitants, une ville très arabe ou tout s'échange et tout semble se passer sur le trottoir où dans la rue, au moment même où vous passez.
Nous rencontrons Skander, un petit bonhomme d'une soixantaine d'années qui parle très bien le français. Nous passons deux heures avec lui à tenter de comprendre les rouages de la politique française. Il nous bluffe par sa connaissance de l'histoire et de la politique de notre pays.

24/04/2008

Départ matinal pour la vieille ville.
Point de départ, la porte d'Antakia qui ouvre le chemin aux souks immenses et odorants. Promenade sensorielle dans un lieu où la vie  s'écoule au rythme des transactions, du thé et de la fumée des shishas.



Visite rapide de la mosquée des Omeyades datant du 8ème siècle. 

 





Nous partons ensuite à l'assaut des marches de l'immense citadelle dominant la ville. C'est dans le vacarme des élèves des madrasas (écoles arabes) que nous entrons dans ce bastion dont les remparts sont plus de deux fois millénaires.



La vue dont on jouit du haut de ses murailles est sans limite ou presque; chaleur et pollution voilent en effet l'horizon. Mais le panorama permet de rendre compte de cette effervescence si plaisante, si arabe; en tendant l'oreille, on entendrait presque les rires et les cris.



Déambulations au gré des envies dans les rues d'Alep, une ville qui nous semble désormais familière. 



 


25/04/2008

Nous avons engagé un chauffeur pour nous faire découvrir les vieilles pierres et les vieux cailloux aux environs d'Alep.
Abdallah passe dans son village chercher sa petite fille de quatre ans qui fera la route avec nous. Elle se joint à nous lors des incontournables pauses "thé"
En fait de vieilles pierres, il s agit de ruines bien différentes: les villes dites mortes qui ont été abandonnées sans qu'on en sache réellement la raison et les édifices religieux ( églises, basiliques et monastères datant de près de 2000 ans ).
La route, toute la journée serpente dans les montagnes rocailleuses et les plaines fertiles, traversant tantôt des villages hors du temps , tantôt des plantations d'oliviers.
Dans un premier temps, nous passons sur une voie romaine, passant au milieu d'un village. Une voie romaine en l'état qui laisse apparaître son pavage imparfait depuis 2000 ans.




Nous visitons ensuite une ville morte. Nous rentrons dans les maisons abandonnées, il n'en reste que les murs.
Puis nous visitons deux basiliques syrio-byzantines datant du premier siècle. Là aussi il ne reste que les murs mais l'architecture si harmonieuse est étonnement bien conservée. 2000 ans sont passés, les murs sont restés. Ce qui est d'autant plus étonnant que ces merveilles architecturales sont intégrées à une réalité sinon urbaine, villageoise et que les gamins y jouent comme ils jouent dans la rue.














Visite de deux monastères abandonnés: l'un faisant office de bergerie, l'autre, St Siméon, conservé et sauvegardé en tant que haut lieu touristique.









Saint Siméon

 




Départ demain pour Hama.

26-27/04/2008

Après-midi de repos à Hama puis promenade dans le centre ville dont la curiosité sont les norias, des grandes roues en bois destinées à récolter l'eau de l'Orontes, la rivière locale. Les plus anciennes de ces roues fonctionnent depuis le 5ème siècle.










Programme: Krak des chevaliers et excursion sur une petite île.

28/04/2008

Départ tardif pour visiter le Krak des Chevaliers, château du 12ème siècle érigé par les croisés et patrimoine mondial de l' Unesco depuis 2006.
Taxi, minibus qui nous dépose sur l'autoroute, autre mini bus puis panne d'essence, redépart, il nous laisse sur le bord de la route. A pied jusqu'à ce qu'un denier minibus daigne nous prendre au passage et enfin nous arrivons.
Le Krak des Chevaliers (Qalaat al Hosn) est remarquable pour bien des raisons; Lawrence d'Arabie dit de lui qu'il s agit du plus admirable des châteaux au monde.


Sa situation géographique est exceptionnelle, à 750 m, au sommet d'une colline, il rend l'horizon accessible.
Son état de conservation est bien supérieur aux autres châteaux du 12 ou 13 ème siècle.
Sa taille ni petite ni immense, permet de s'attarder dans ses recoins et de comprendre  comment s'organisait cette micro société lors de cette époque de christianisation.














Retour négocié avec un taxi, nous avons dépassé l'heure à laquelle s'interrompent les transports locaux.

29/04/2008

20 minutes de bateau taxi pour rejoindre l'Île d'Arwad, située à seulement 3 km de la côte.
 


L'île est peuplée, très fortement peuplée, les voitures inexistantes et ses habitants utilisent le bateau tous les jours pour travailler sur le continent. Elle est également très petite ( 500 m sur 800 m) et est sillonnée par de petites ruelles et vieilles maisons. Les vendeurs ambulants passent avec leurs étroits chariots et les gamins investissent chaque centimètre carré, les chantiers navals traditionnels et les pécheurs suscitent la curiosité.  Bleu et blanc sont les couleurs dominantes. 


 










Sinon l'île abrite un petit fort et un mur d'enceinte en ruine érigé par les phéniciens.
La promenade est agréable et dépaysante sur ce bout de terre où la vie trépigne autant que sur le continent.
Nous visitons par la suite la vieille ville de Tartus dans laquelle les ruines sont vivantes. En effet, aucune politique de sauvegarde a été menée mais les habitants y vivent et les ont aménagées. Ainsi du linge sèche sur les remparts, des portes s'entrouvrent sous des arches et des pots de fleurs fanées prennent place aux fenêtres du château.







Nous retournons demain à Damas, notre avion décolle vendredi matin.

30/04/2008 - 01/05/2008

Derniers jours à Damas, montée en taxi au Djebel Qassoum d'ou on voit toute la ville et une petite dose supplémentaire de souks. 

02/05/2008

Retour à l'aéroport où le nuage de fumée ne s'est pas dissipé, aéroport où même le café doit être négocié...
 

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